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MO RE AU, Ptre CT'KÉ DE ST-JACQITES-LK-MIXEUK ^#^^^ ; / MONTRÉAL - A. 1). 1908 \i THE «Etr Toai PIIJLIC LIBRARY 99234B Histoire de L'Acadie Province de Québec Unreglstr^ cotifûrm(?iiicîit h l'Acte da Parlement do Canada, Tan mil neuf eent huit, par l'abbé S.-A. Mûrcau, Ptrc, au ministère de rA^riculLurt", h. Ottawa. MGR CHARLES LAROCQUE Curé de L'Acadie de 1840 à 1844 tions de famille ou d'amitié* et y avant plusieurs fois exercé le saint ministère, il me semble que je n'y suis ni étranger, ni inconnu ; mais que je fais partie de la grande famille acadienne. Pourtant, en écrÎTant son histoire, j'aurai toujours [inêsentes à Tesprit les deux règles que Cicéron trace à r historien — qu'il loi est défendu de dire des men- s^ouges, et qu'il doit avoir le courage de dire la vérité,^ Je donne d'abord un abrégé de la vie de sainte Marguerite d'Ecosse, titulaire de cette paroisse, les habitants de L'Acadie ayant intérêt à la connaître, pour la prier avec plus de confiance et la mieux imi- ter ; puis je parle, en plusieurs chapitpes, de l'établis- sement de la paroisse, de ses premiers habitants, de ses curés, de ses écoles, etc.. etc., et, presque en der- nier lieu, comme j'ai fait dans mes antres histoires, de rune des plus anciennes et des plus nombreuses ûunillcs de la paroisse, ce qui sera peut-être utile, plus tard, à r orientation des héritages et à la découverte des degrés de cons^mguinité. Pans ce but. j'ai fait de nombreuses necherrhes dans les registres de Vétat civil de la paroisse ( à la preiiiicîx^ page desquels î*ai trouvé Tautographe de luon b;s,iTeu! Je^îu - Marie Tremblay, au mariage AVANT-PROPOS 9 d'Alexis Côté, célébré le 25 octobre 1784 ) et dans tous les papiers de la cure et du dossier de la paroisse à rarchevêché. J'ai aussi examiné bien des vieux papiers de famille, de paroisse ou d'État, et j'ai recueilli des traditions conservées par des personnes dignes de foi. Il est possible, pourtant, que j'aie omis des choses intéressantes pour l'histoire de la paroisse. J'en laisse forcément le récit à des historiens mieux renseignés. Mon travail aidera, c'est possible, à conserver des souvenirs qui auraient péri sans lui, et à entretenir chez les enfants de L'Acadie, qui liront ces pages, de bons sentiments pour leur paroisse natale. S'il en était ainsi, et si tous mes lecteurs avaient de l'indulgence pour mon histoire, je me trouverais heureux des veilles qu'elle m'a coûtées. A Saint-Jacques-le-Mineurf le 21 novembre 1907, fête de la Présentation au Temple de la très sainte Vierge Marie f à qui je dédie ces pages. S.-A. MoREAU, Pire. ^-^s^. ^Ul.&tJQ.'CLAJL , J^ Histoire de L'Acadie CHAPITRE PREMIER ABRÉGÉ DE LA VIE XDE SAINTE MARGUERITE d'ÉCOSSE, TITULAIRE DE LA PAROISSE DE l'aCADIE " La femme qui craint le Seigneur est celle qui sera louée." — Prov, 31-30. § I — Son origine ^' Marguerite,— dit le Bréviaire Romain, au 10 juin, fête de cette sainte, — fut illustre par le sang royal ^^ d'Angleterre, qu'elle reçut de son père ; illustre par sa '^ mère, issue des empereurs ; mais plus illustre encore ^^ par ses vertus.'^ L'Église, on le voit, considère que les richesses €;t la noblesse des ancêtres sont peu de chose, si on les compare à la vertu, qui seule est grande en présence de Dieu. Sainte Marguerite fut la petite -fille d'Edmond C6te-de-Fer, qui régna sur l'Angleterre de 1016 à 1017, ^t petite-nièce de saint Edouard le Confesseur, aussi Toi de ce pays, de 1041 à 1066. Elle naquit, cependant, sur une terre étrangère (en Hongrie), en 104-6, d* Edouard d'Outre-Mer, prince bon et malheureux, et dWgatlie, ]>elle-sœur ou nièce de Tempereur Conrad, Par r inspiration du Ciel, on peut le croire, elle re<;ut le beau nom de Marguerite, qui signifie pierre précieuse; parce que cette petite fille, qui venait de naître, devait briller un jour comme une escar boucle, et devenir précieuse devant Dieu. Elle vécut huit ans à la cour de Hongrie, puis douze ans à celle de Londres, où elle apprit Tanglais- Saint Thierri, son confesseur, affirme qu'elle parlait aussi bien l'anglais que la langue de l'Ecosse, où elle passa le reste de sa vie. C'est parce qu'elle a été reine de ce dernier pays qu'on l'appelle s n in te Marguerite â'Éeosse. Sa mère était une vertueuse princesse, douée de toutes les cjualités de l'esprit et du cœur, capable, par conséquent, de faire prendre de bonnes habitudes à ses enfants, et de tourner de bonne heure leurs aspi- rations vers Dieu. Elle inspira des vertus ro^^ales à son fils Edgar ; rabnégation du cloître à sa fille Christine ; et â Marguerite, dont nous parlons, l'hé- roïsme de la sainteté. Heureux les enfants qui ont de bons parents ! Dieu, à cause de leurs père et mère, les bénit, s'ils n'y sont pas réfractai res, jusqu'à la millième génération.^ SAINTE MARGUERITE d'ÉCOSSE 13 § II — Sa jeunesse et son mariage Les épreuves sont le creuset où Dieu purifie les âmes et les prépare à leur mission. Marguerite, qui devait être Tédification d'une nom- breuse famille de princes et de princesses et d'un pays entier, et surtout une grande sainte, en eut sa large part. Elle subit d'abord l'exil en Hongrie avec son père, puis elle partagea les angoisses de son frère Edgar en Angleterre, où il devait régner, mais que l'on spolia de la couronne de ses pères. Harold et Guillaume se disputèrent le royaume, qui échut à ce dernier. Edgar prit alors la fuite, avec sa mère et sa sœur Marguerite âgée de vingt ans, sur un vaisseau qu'une grosse tempête jeta sur les côtes de l'Ecosse, à qui la Provi- dence voulait donner notre digne princesse, et où ils trouvèrent des cœurs généreux. Malcolm III, qui était roi de ce pays, se rappelant que, dans une circonstance presque analogue, il avait lui-même été autrefois bien accueilli par le saint roi d'Angleterre, leur oncle, les reçut avec bienveillance et prit même les armes pour les défendre contre Guil- laume le Conquérant, qui les réclamait. Admise à la cour d'Ecosse, Marguerite y donna bientôt le spectacle de la plus chrétienne et de la plus vertueuse amabilité. Sachant bien que les pompes du monde ont un éclat trompeur, et que le plaisir est éphémère, elle s'en éloignait le plus possible, ou n'y 14 HISTOIRE DH L'aCADIE goûtait que de loin, comme les colombes qui conser- vent la blaociieur de leur plumage, en ne touchant la terre que du bout du pied. Les honneurs qu'on lui rendait ne rétnouvaient guère, et ne diminuaient point son humilité. Son unique objectif étant d'abord de plaire à Dieu, elle s'acquittait chaque jour avec fidélité de tous sesdevoirs de princesse chrétienne, et conservait la grâce par la vigilance sur elle-même, le travail » la mortification, la prière et la sainte communion. Son âme si belle et si pure s'épanouissait sur ses traits extérieurs, et lui donnait une admirable beauté. Possédant, d'ailleurs, un heureux assemblage des qualités de Tesprit et du cœur, et une grande dignité personnelle, elle était une jeune fille magnifique et admirt'e de tous. Plus que tout autre, Malcolm en fut touché. Considérant d'ailleurs combien il serait avantageux, pour lui, de passer sa vie en la compagnie d'une aussi sainte personne, et pour l'Ecosse, que Marguerite lui aidât à en porter le sceptre, il se résolut, après en avoir conféré avec ses ministres, à demander sa maio* En fille obéissante et chrétienne, Marguerite con- sulta sa mère et son frère , et pria Dieu de lui inspirer une décision conforme à ses desseins sur elle. Agathe consentit au mariage de sa fille, et Vy engagea même, en mère prévoyante, considérant que, n'étant pas appelée â la vie religieuse comme sa sœur, Marguerite ne pourrait jamais trouver un parti meil- leur, Malcolm étant noble, pieux et puissant. SAINTE MARGUERITE d'ÊCOSSE 15 Leur mariage eut donc lieu. Il fut célébré en 1070, après l'octave de Pâques, avec une pompe vraiment royale, et en présence de la noblesse du royaume. Ils s'y étaient tous deux préparés par la réception des sacrements. Malcolm avait une sainte épouse, et c'était sa ré- compense. ^'La femme vertueuse,— dit l'Esprit-Saint, — ^' est un excellent héritage ; c'est l'héritage de ceux ^^ qui craignent le Seigneur, et elle sera donnée à un " homme en récompense de ses bonnes actions." ^ § III — Épouse, mère et reine Par sa condescendance et sa respectueuse amabilité, Marguerite acquit bientôt un grand empire sur le cœur de son royal époux. Elle en profita pour le porter aux œuvres de miséricorde et à la piété, visi- tant les églises en sa compagnie, et faisant construire, avec lui, des asiles pour les orphelins, les vieillards et les malades. Le roi, voyant que Notre-Seigneur, par sa grâce, habitait le cœur de son épouse, acceptait ses conseils avec déférence et secondait ses pieux desseins. Il avait pour elle tant d'amour et d'estime que, souvent, il baisait les objets à son usage, surtout ses livres de prières, qu'il se plaisait à faire embellir, et ses objets de piété. En sorte que l'on peut dire d'elle ce que le Sage a 1 Eccl. 26-3. dit de la femme forte, que le cœur de son époux s'est réposé en elle. ^ Malcolm et Marguerite furent bénis de Dieu, Ils eurent six fils ; Edouard, Edmond, Edgar, Ethelred, Alexandre et David ; et deux filles : sainte Mathilde, épouse de Henri 1er, roi d'Angleterre, et Marie, c^ui épousa le comte de Boulogne. Edouard périt à la guerre en même temps que son père, Edmond se fit religieux, et Etlielred mourut encore jeune en odeur de sainteté. Edgar, Alexandre et David furent successivement rois d'Ecosse, où ils régnèrent saintement : Davitl est même au calendrier des saints. Sainte Marguerite, sachant bien que les premières impressions sont les plus durables, et en redoutant de fâcheuses pour ses enfants, choisissait avec soin leurs précepteurs, exigeant qu'ils fussent tous des gens de reli- gion et de bien, et éloignait d'eux ceux qui ne parais- saient pas assez vertueux. ^* Craignez le Seigneur, — disait-elle souvent à ses enfants;— car ceux qui le craignent ne manquent •^ de rien. Si vous Taimez bien, il vous fera prospérer " en ce monde, et vous admettra au bonheur étemel ^' avec ses saints." Comme reine, Marguerite considérait le royaume d'Ecosse comme une grande famille, dont elle se savait la mère. Sachant, en outre, rpie le bonheur des peuples est insép^irable de la pratique de la religion, et que, pour SAINTE MARGUERITE d'ÉCOSSE 17 être bon chrétien, il faut être bon citoyen, et vice-versa, elle employa son influence à faire mieux observer les lois divines et humaines. Dans ce but, elle invita les évêques à tenir des conciles, et porta le roi à édicter des lois sages, étonnant tout le monde par la science approfondie qu'elle avait de la jurisprudence, des saintes Écritures et de la doctrine catholique. '^ Personne, — dit saint Thierri, — n * était plus sa- vant qu^elle, ni plus êloquent,^^ Ayant appris que les Écossais observaient mal le dimanche ; qu'ils commençaient le carême, non le Mer- credi des Cendres, mais le lundi suivant; et que déjà imbus de Tesprit hérétique de Jansénius, plusieurs s'abs- tenaient de la sainte Eucharistie, même de la commu- nion pascale, sous prétexte qu'ils n'en étaient pas dignes ; elle mit tout en œuvre pour corriger ces erreurs et ces abus. Le dimanche, disait-elle, est le jour du Seigneur. H faut donc l'employer pour Lui, et non pour nous. Le carême, ajoutait-elle, a été établi à l'instar du jeûne de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui a duré qua- rante jours. Il faut donc qu'il renferme aussi quarante jours de jeûne, et que, partant, il commence le Mer- credi des Cendres. Quant à la sainte communion, elle citait et faisait citer les paroles de Notre-Seigneur au saint évangile selon saint Jean : ^^Je suis le pain vivant, moi qui suis ^^ descendu du ciel. Si quelqu^un mange de ce pain, il ^^ vivra éternellement... En vérité, en vérité, je vous le ^^ dis : si vous ne mangez la chair du Fils de V Homme, '' chnir cl h<*it won ^'/m/,^ demeure en moi, et moi en Puis elle aj un tait ou faisait ajouter à ces paroles di- vines les explications infaillibles que l'Eglise en donne... que la chair et le sani^ tle Xotre-Seigiieur, qu'il veut (|vte l'on i\\otve pour conserver la vie de Fâme» ou la t»:race sanctifiante, sont renfermés dans la sainte Eucha- ristie... t|ne ri^i^lîse, fidèle interprète de la loi et de la volonté de soti divin Fondateur, nous enseigne que, pour ohcîr an précepte t|uc nous fait Notre-Seigneur de niaîîLicr sa chair et de hoire son sang, les fidèles iloivinl faire la s; mu te coniniunion de temps à autre, eu ] particulier au tcni|ïs pascal, etc., etc. Maru^ucrite fut aussi la bonne providence de ses sujets, uiêuie au point de vue temporel, en engageant le roi a ] porter des lois souiptuaires, qui diminoèrent l>eaucou|i le luxe et obligèrent les gens à vivre selon lenrs moyens. C'est elle (pii fit a]>prendre aux Ecossais Tart de fabriquer des étoiVes de diverses couleurs, qu'elle aimait ellc-nunic, et qui sont encore le pro]>re des fabriques dn^cosse. 1:11c en fit nicnic faire îles exportations con* siorter un crucifix fort vénéré en Ecosse. Elle le prit dans ses mains, le couvrit de ses baisers, et fit avec lui plusieurs signes de croix sur son corps, en récitant le Afiserûre et autres prières, et demanda à ses chapelains de recommander son âme à Dieu. Elle dit encore plusieurs fois ces paroles r ^^SeigTieur Jésus, délivrez-moi de tout TnaP\ et rendit son âme à Dieu, le 16 novembre 1093, dans la quarante-septième année de son âge, ayant peu vécu mais rempli beau- coup de jours. Son saint confesseur, qui put la contempler après sa mort, écrivit ce qui suit : ^^ Il y avait dans ses traits " tant de p/iix et de tranquillité, qu'on ne saurait ^' douter que son ame n'ait été admise dans le séjour ^' de la paix éternelle. Chose prodigieuse! son visage, '' sur lequel la mort avait mis sa pâleur habituelle» ■' reçut, après la mort même, une teinte si pure et si '' parfaite de rose et de blanc, qu'on n'eût pas dit que ^^ la reine était morte mais qu'elle dormait»" SAINTE MARGUERITE d'ÊCOSSE 21 Selon son désir, son corps fut déposé dans Téglise de la Sainte-Trinité, qu'elle avait fait construire à Dumfermlin, à quinze milles d'Edimbourg, où Ton pla- ça aussi le corps du roi. Au temps de la prétendue Réforme, les catholiques, craignant que ces deux corps ne fussent profanés, les enlevèrent secrètement tous deux et en portèrent la plus grande partie à Madrid, sous Philippe II, qui les fit placer dans une chapelle de TEscurial, où ils sont encore dans un même tombeau, sur lequel on a écrit: ^* Saint Malcolniy roi, et Sainte Marguerite, reine.^^ La tête de la Sainte fut plus tard envoyée à l'infor- tunée Marie Stuart, reine d'Ecosse, qui la confia à un bénédictin, par lequel elle fut portée à Anvers, en Bel- gique. Elle fut ensuite donnée aux Jésuites de Douai, où elle fut conservée jusqu'à la Révolution française. Sainte Marguerite fut canonisée par Innocent IV, en 1251, et Innocent XII fixa sa fête au 10 juin. On représente sainte Marguerite visitant et soignant les pauvres — lavant les pieds des orphelins et des pau- vres dans une salle de son château — priant près d'une représentation du purgatoire, d'où s'échappe une âme. L'ancien tableau de la Sainte, à L'Acadie, la repré- sentait assise et travaillant à une étoffe de différentes couleurs, pour donner aux paroissiens l'exemple de l'assiduité au travail. Le tableau actuel nous la montre descendant les degrés d'une église ou de son palais, et rencontrant un pauvre, à qui elle donne du pain, pour que l'on se rappelle toujours, à L'Acadie, que l'aumône est une 22 HISTOIRE DE l'aCADIE œuvre divine, et quc\ donner aux pauvres c'est prêter à Dieu. Sainte Marguerite est la patronne de P Ecosse, et la titulaire et le modèle des fidèles de L'Acadie^ à qui, jeune fille, épouse et mère, elle a donné de beaux exem- ples, que r Eglise les invite k suivre, et qui autorisent à chanter ses louanges, selon les paroles placées en tête de ces (pielqiïes pages de sa vie: " La femme qui cniint le Seigneur e>st celle qui sera louée.-' Sa vie a été écrite par saint Thierri et saint Aëlred, ainsi qu'on le voit aux Acta Sanctonim, auxquels nous avons largement puisé. c < > CHAPITRE DEUXIEME Noms et description de UAcadie La paroisse dont nous allons parler a d'abord été appelée La Petite-Cadie ou La Nouvelle-Cadiey parce que la plupart de ses fondateurs venaient de Tancienne Acadie^ aujourd'hui la Nouvelle-Ecosse, Tune des pro-^ vinces de la Puissance du Canada. Mais, dès avant 1781, époque du mariage de Mlle la baronne de Longueuil avec le capitaine David; Alexandre Grant de Blairfindie, elle fut surnommée Blairûndiey du titre de noblesse des messieurs Grant, et: plus communément désignée sous ce nom, d'abord par complaisance pour le beau-père de Mlle de Longueuil i. rhonorable William Grant, qui avait épousé sa. mère vers 1770, puis pour le consort et les^ fils de la. baronne. Ce fiit aussi pour être agréable aux messieurs Grant,, qui étaient Écossais, que, en 1782, lors de l!érection de la paroisse, bien qu'ils fussent protestants,. Mgr Briand lui donna Ste Marguerite d'Ecosse pour titulaire. Enfin, vers 1854, lors de l'érection des municipalités civiles et des conseils municipaux, elle reçut lé nom légal de "La paroisse de Sainte-Marguerite de Blair- £ndie^\ qu'elle porte encore, bien que, de. nos jours,. 24 HISTOIRE DE L*ACADIE elle soît généralement appelée UAcndie, et que ce soit là le nom de son bureau de poste et des stations des chemins de fer du Pacifique et du Grand-Tronc, qui y passent. L'Âcadie est assise sur les deux rives d^une petite rivière peu profonde et tortueuse légalement appelée ^^ La Petite- Rivière de Montréal ^\ qui prend sa source à Hemmingford, comté de Huntiogdon, et qui va se déverser au bassin de Chambly, après avoir traversé les paroisses de Slierrington, Napîerville, L'Acadie, Saint-Luc, Chambly et Saint- Basile-le-Grand, La Petite- Rivière n'a jamais été navigable ; mais^ autrefois, elle faisait tourner plusieurs moulins, dont il ne reste plus qu'un, un moulin à fariîie, un peu en amont du village. Elle forme de nombreux méandres ombragés par des arbres séculaires, qui en rendent le voisinage agréable. L'Acadîe fait partie de la baronnie de Longueuil, sur laquelle sont assis l'église, le presbytère et le cimetière, et de la seigneurie de Laprairie dite des Pères (Jésuites), où se trouve le Ruisseau-des-Noyers, Elle comprenait autrefois une partie notable de la seigneurie de De Léry aujourd'hui de Saint- Biaise, i. e. tout le côté sud de la première Grand' Ligne ; mais elle n'en conserve plus qu'un petit fragment en haut de la Petite-Rivière. Après avoir successivement fait partie des comtés de Kent, de Huntingdon et de Chambly, L'Acadîe est maintenant comprise dans !e comté de Saint-Jean et le district d'iberville, au diocèse de Montréal, dont elle > M -j? ES_" <^- ;•-• • ^H W JS. -^ *- ^ V ■ "i^'f" LA PETITE- terrain de la fabrique >^^_^ ^ ■"v>, --'■ - "^ à^-^'-j W Umm. E-DE-MONTRÉA î du cimetière, de Vi I» h ^9 / S > ^^1 ' «M.J f H ^^^U ^ ;2 NOMS ET DESCRIPTION 25 -est Tune des plus anciennes et des plus intéressantes paroisses, et des plus fertiles par la graisse de la terre et la rosée du ciel. Elle est bornée, de Test à Touest* par les paroisses de Saint-Luc, de Laprairie, de Saint-Philippe, de Saint- Jacques-le-Mineur, de Saint-Cyprien, de Saint-Biaise et de Saint-Jean, qui lui sont toutes limitrophes, et qui ont toutes été tirées d'elle à Texception de Saint- Philippe et de Laprairie. Bien qu'elle ait été fort rapetissée par plusieurs dé- membrements, pour la formation de nouvelles paroisses, et qu'elle ne comprenne plus guère qu'environ 1100 âmes, L'Acadie contient encore quatre grands rangs presque parallèles à la Petite-Rivière. L'un, à l'est, porte trois noms : Les Concessions, la Carrière et Bon-Jarrêt, c'est le berceau des familles Lanoue, Simard et Bou- rassa. L'autre est au côté est de la Petite-Rivière et a été défriché par les Brosseau, les Hébert, les Cyr, les Roy et les Piédalue. Un troisième se trouve à l'ouest de la rivière, où vécurent les L'Heureux et les anciens Brault. Enfin, le quatrième est le Ruisseau-des-Noyers, qui se rend au Chemin-de-Saint-Jean, et qui est encore habité par les familles Déranleau, Godin, Senécal et autres. Le sol de L'Acadie, généralement bien cultivé, pro- duit en abondance le foin et les céréales, et doit, en certains quartiers, être considéré comme l'un des meil- leurs de la province de Québec. Il est aussi, presque partout, fort plan et uni; mais de belles montagnes émergent, au loin', sur son horizon. Ce sont, à l'est, les Alléghanys ; au nord, les Monts de Rougemont, de Saint-Hilaîre et de Saint-Bruno; à F ouest, le Mont- Royal et les Lanrentides ; au sud-ouest, les Adirondaks ; et, au sud^ les Montagnes Vertes, Avec ses grands ormes, qui ombragent la rivière ; ses pins et ses sapins du nord de la paroisse ; ses liouleaux du trait carre du Ruisscau-des-Noyers, et ses érables de la carrière, qui sont tous des oasis d'où s'échappe une agréable fraîcheur ; avec ses foins en fleurs et ses moissons jaunissantes se balançant avec grâce et parfumant les champs au temps de la matu- rité ; avec ses paisibles et intelligents habitants ; L'Acadie est une magnifique petite paroisse rurale, un milieu sanitaire et agréable, où Ton peut goûter à la fois la tranquillité, le bonheur et la paix* CHAPITRE TROISIÈME La colonisation de L^Acadie Les premiers colons de L'Acadie y trouvèrent une forêt vierge, et comprirent bientôt, à la vigueur des arbres, que le sol y était fertile. Il n'était pas facile, pourtant, de se frayer un pas- sage à travers les broussailles qui avaient crû au pied des arbres séculaires. Les chemins, même le Cbemin-de-Saint-Jean, n'étaient encore que de mauvais sentiers. Mais nos anciens avaient du courage, de la perspicacité et de la foi. Ceux de L'Acadie, aussi bien doués que les autres, s'y choisirent d'abord des terres ; puis ils s'attaquèrent bravement à la forêt, avec le fer et le feu, guidés par la pensée que, avec l'aide de Dieu, ils l'auraient bientôt transformée en de luxuriantes plaines. Ils ne furent pas trompés dans leur attente : la beauté et la fertilité des champs de L'Acadie firent la richesse et la joie de leurs propriétaires, qui les arro- saient de leurs sueurs, et font encore l'admiration de ceux qui les traversent. Nous croyons que les plus anciens colons de L'Acadie furent des Canadiens français, et que les premiers défrichements y commencèrent vers 1750, sous le gou- vernement de la France. L'année suivante, en eflfet, il 28 HISTOIRE DE L'ACADIE se trouvait déjà assez de ctilons vers la profondeur de la seigneurie des Pères pour établir la paroisse de Saint-Jean-François-Régis, aujourd'hui Saint-Philippe, dont Touest de la Petite- Rivière et le Ruisseau-des- Noyers firent d'abord prtait les noms de Joseph Coupai, Joseph Brossean» l'H(;lise de vSaint-cyprien ÉRECTION ET DÉMEMBREMENTS 39 Constant Cartier, Joseph Brosseau, Charles Compain, Antoine Brosseau, et Etienne Denault. M. Lancto, leur curé, qui a toujours été Tami de Saint-Luc, en écrivit à TÊvêque, le 3 février 1793, lui suggérant, si le nombre des prêtres le permettait, d 'exaucer leur demande, afin de rétablir la concorde et la paix. Mgr Denault, auprès duquel ils revinrent encore à la charge, n'exauça pourtant leurs prières qu'en 1798,. où il détacha de L'Acadie les deux Savanes, le Coteau- des- Hêtres, ce qu'il y avait de familles à Saint-Jean, et une partie de la Petite- Acadie, pour en faire une nou-^ velle paroisse sous le vocable de Saint-Luc, évangéliste. Ce ne fut qu'en 1832, le 9 mai, que les deux conces-^ sions du bas de la Petite-Rivière et le reste de la Petite- Acadie furent annexés à Saint- Luc comme ils le sont aujourd'hui. Les vieux Acadiens de la Petite-Cadie d'alors en furent si affligés que, pour éluder le décret d'annexion, ils préférèrent, plusieurs d'entre eux, entre autres Pierre Clouâtre, fils de Dominique, aller demeu* rer à L' Acadie, pour y vivre, y mourir et y être inhumés.. Les fidèles de Laint-Luc, cependant, continuèrent à être desservis de L' Acadie, jusqu'à l'arrivée de leur curé en octobre 1801. § II — Saint-Cyprien Cette paroisse est souvent appelée Les Côtes, et Napierville. Elle était déjà colonisée et habitée, lorsque, vers. 40 insToiRE DE l'acadie 1820, il fut question, à L* A cadie, de construire le pres- bytère actuel. Ce fut pour les habitants des Côtes, le signal de la demande formelle d*une paroisse. Ils s'adressèrent à Mg^r Plessis, êvêc|ue de Québec, repré- senté à Montréal par Mgr Lartigue, son auxiliaire, pour être détachés de L'Acadie et érigés en paroisse distincte. Ils alléguaient, à Tappui de leur demande» que Fon voulait, à L*Acadie, les forcer à paver pour la construc- tion d*un presbytère, et qu'il ne leur semblait pas juste de les intéresser à cette bâtisse, vu que, par la force même des choses, ils auraient eux-mêmes à ériger chez eux prochainement tout un établissement religieux. Et ils ajoutaient qu'ils étaient trop éloignés de leur église, et assez nombreux pour supporter une église et sustenter un curé. Les habitants du sud de la première Grand 'Ligne, qui craignaient d'ctre englobés dans la nouvelle pa- roisse de la seigneurie de De Léry, après avoir construit le presbytère neuf de L'Acadie, se joignirent à leur deinrinde. Ils furent tous exaucés. Mgr Plessis leur octroya ime paroisse sous le vocable de Saint-Cyprien, évêque de Cartilage. Ce fut la fille cadette de L'Acadie. Les habitants du sud de la première Grand* Ligne ny (leuieiirèrent. cependant, que jusqu*en 1831, où ils furent rendus à L'Acadie, lorsque cette dernière paroisse fut érigée canoniqueraent, selon le procès-v^erbal de yi. Boucher, curé de Laprairie, qui avait été délégué I/i:OLISI': DK vSAIXT-JACOUES-LE-MIXEUR ÉRECTION ET DÉMEMBREMENTS 41 -par rÉvêque, et qui avait tenu son assemblée dans la seigneurie de De Léry, à la maison d'Amable Lamou- reux, le 25 février 1830. La même année (1831) le Grand -Bemier passa à Saint-Jean. Le curé de cette dernière paroisse, quêtant pour Saint-Jean encore récent, ayant dit à M. Paquin, •curé de L* Acadie : ^' Que me donnerez-vous pour ma pa- roisse ? " M. Paquin répondit : " Le Grand-Bernier.^^ On prit, en efiFet, les formalités voulues, et, comme ce Tïeau rang devait nécessairement appartenir à Saint- Jean, il y fut annexé. La chose ne fut pas aussi facile pour le Petit-Bemier, qui ne passa à Saint-Jean qu'une vingtaine d'années plus tard. Il en avait été question, en 1843, pendant que M. LaRocque était curé de L'Acadie, mais il ne trou- vait pas les raisons assez plausibles pour motiver cette annexion. Ce ne fut que lorsqu'il fut devenu curé de Saint-Jean que les raisons lui parurent assez fortes pour y consentir. § III — Saint-Jacques-le-Mineur Plus tard, comme il devenait nécessaire au bien des âmes d'ériger une église au village de Jobnstown, aux profondeurs des seigneuries de Laprairie et de De Léry, et d'y établir une paroisse sur le territoire a,djacent, Mgr Signay érigea celle de Saint-Jacques-le- Mineur, le 26 novembre 1834, et lui donna cinq milles de longueur du fertile rang double du Ruisseau-des- Noyers, jusque là desservis de L'Acadie. \^t: iiL" lUL, n:^>c!iiuc.tuL, iju tiLi piiuLtriinJït LLC lOfUj que Saint-Jacques-le-Miiieur put avoir son curé, les fidèles du Ruisseau continuant à aller aux offices à L'Acadie, tant il y eut d'obstacles à la nouvelle paroisse, Louis Lucier, J.'Bte Perrier, Pierre Régnier, et autres, ayant d'ailleurs supplié rÉvêque, par une requête du 28 sep- tembre 1836, de ne pas permettre aux syndics d*y faire une répartition, pour éviter des procès, et à cause de la mauvaise année. C*était à ré])oque où le blé commençait à manquer. § IV — Saînt-Blaise Enfin, le 5 février 1873, quelques habitants de la première Grand' Ligne, où se trouve aujourd'hui Saint- Biaise, dont Louis Laberge qui offrait gratuitement le terrain, Zéphirin Roy, Antoine Bissonnette, et autres, présentèrent une requête à Mgr Bourget, évêque de Montréal, le suppliant de leur accorder une paroisse et une église. " Le lonp, en effet, — comme récrivait M. LaRocque dans les Mélnng^es Religieux de 1841, ^s'était placé ^^ en embuscade sur les confins de L'Acadie et de Saint- •^ Valentin, cherchant à dévorer le troupeau", et y faisait beaucoup de mal. Ils allégaaient, à l'appui de leur requête, surtout le grand éloignement où ils se trouvaient des églises de L'Acadie et de Saint- Valentin. Ce ne fut pourtant qu'eu 1886 que Mgr Fabre accepta un terrain offert par Théophile Morin et dame L'EGLISE DE SAINT-BLAISE ÉRECTION ET DÉMEMBREMENTS 43 veuve Alfred Girardin, à la première Grand' Ligne, *qu41 y fixa, à neuf milles de l'église de L'Acadie, mais sur le territoire de la paroisse-mère, une église, un presbytère et un cimetière, et qu'il y envoya un pre- mier curé. 11 y eut beaucoup d'opposition. On plaida jusqu'en Angleterre, tant on tenait à rester à l'aneîenne église ; mais ce fut inutile. Le décret érigeant ce territoire et d'autres adjacents en paroisse, sous l'invocation de Saint-Biaise, évêque de Sébaste, fut lancé en 1890, par M. Maréchal, alors administrateur du diocèse de Montréal, et fut lu, à L'Acadie, les 19 et 26 octobre de la même année. Saint-Biaise a été le quatrième rejeton de L'Acadie, et l'on croit que ce sera son dernier. Suivant la suggestion de M. Brassîer à l'assem- blée du 5 août 1782, les habitaiits s'assemblèrent k 1er septembre suivant, avant même que l'Êvêqtie n'eût approuvé le procès-verbal de son délégué, et élurent (juatre syndics, MM. Julien Piédalue, Laurent Rpy, Jacques Senésac,et Dominique Bonneau, pour l'accepta- tion régulière des terrains oralement donnés, et la cons- truction d'un presbytère dont le haut servirait de chapelle. Le lendemain, les syndics se rendirent à Chambly, chez le notaire Grisé, avec Jacques Hébert, pour £aîre fîiire le contrat de donation, par lequel Hébert donnait A la ])ar()isse la presqu'île de 17 arpents en superficie sur laquelle sont placés Téglise, le presbytère et le cime- tière. Ils y retournèrent, le 16 du même mois, avec ).-Bte Cire, qui donna à la paroisse, aussi par acte notarié, le chemin de 40 pieds de largeur, qui conduit à la presqu'île donnée par Jacques Hébert pour l'éta- hlisscnicnt religieux. Hébert donnait son terrain à la condition crêtre déchargé de sa part de répartition ])our la construction de l'église, du presbytère et du cimcticrc, et d'avoir, pour lui et son épotjse, tant qu'ils LES SYNDICS ET LE PREMIER PEESBYTÈRE 45 vivraient, l'usage gratuit d'un banc dans la dite église. Le contrat de sa donation sera cité in extenso à la note C de la fin de ce volume. Quant à Cire, il donnait le terrain du chemin à la seule condition de n'avoir pas à y travailler, ni à y faire les clôtures et fossés. Enfin, deux semaines plus tard, le 30 septembre, les syndics contractaient avec Basile Proulx pour la cons- truction d'un presbytère de 56 pieds de longueur sur 40 pieds de profondeur, moyennant 16,000 livres^ et certains matériaux et 10 svelts de rhum, que les paroissiens devaient fournir. Cependant, les taquineries de l'opposition firent bientôt voir que l'élection des syndics avait été nulle, par l'omission de certaines formalités légales, et il fal- lut la recommencer. Cette fois l'acte en fut rédigé par le notaire Grisé, pendant l'assemblée qui se tint, au village, le 10 mars 1783, chez le sieur Honoré Landry, un Acadien. Les sieurs Senésac et Bonneau ne furent pas réélus, peut- être parce qu'ils ne le voulurent pas; mais MM. Julien Piédalue et Laurent Roy le furent, et on leur ad- joignit les sieurs Benjamin Là Bécasse et Joseph Cire. L'assemblée approuva aussi tout ce que les quatre pre- miers syndics avaient déjà fait. Nous allons donner immédiatement les noms des paroissiens qui prirent part à cette élection, tels qu'on les trouve à l'acte du notaire. Plusieurs, peut-être, y reconnaîtront leurs ancêtres. Ils n'y furent pas nom- ^ Les livres du temps étaient des francs. 46 irrSTOIRE DE L ACADIE breux^ parce que plusieurs^ dit le notaire, étaient encore employés au service de Sa Majesté. * Voici ces noms selon l'orthographe du notaire: Julien Fiédalue Laurent Ro}^ Benjamin T^a Bécasse Joseph Cire Pierre Trahant Amand I^andry Honoré Landry Amand Bro Miche] Bourgeois Etienne Boudreau Joseph Roy Charles Dupuy David Hébert Pierre Boudreau J-Bte Colombe Joseph Corneau Joseph Maillcmx François Mailloux Laurent Surprenant Nicolas Grégoire Louis Bouchard I^Vaiiçois Béchard Joseph Lavoie Nicolas Garand Charles Boudreau, fila Joseph Piédaltte Alexis Fiédalue Albert Fiédalue J^Bte Trahant Joseph Ménard J-Bte Cire François Roy Josepjh Bro Henri Poirier François Labrèque Jean-Bte Bro Pierre Oranger François Lanoue Alexis Bro Charles Bro Joseph Tremblay Louis Guérin Mathurin Gagnon Jean Rémillard Jacques Alexandre Jacques Hébert Jacques Senésac J.-Bte Paradis ^ La guerre de l'indépendance des États-Unis n'était pas tout à fait terminée. LES SYNDICS ET LE PREMIER PRESBYTÈRE 47 Louis Simard Etienne Chartier Olivier Dupuis J.-Bte Brouillette Jacques Hébert Pierre Cire Joseph Boudreau Mathurin Boudreau Charles Boudreau Paul Babin Ce dernier acte d'érection fut homologué, le 29 du même mois (mars 1783), par les juges Fraser et Her- tel de Rouville, et les choses allèrent ensuite si bien que le presbytère fut construit et que le premier curé y put être logé dès son arrivée, au commencement d'octobre 1784. Ce presbytère était une lourde structure de pierre, avec trois cheminées au-dessus du toit, à chaque pignon, semblable à ces anciennes maisons aussi de pierre que l'on voit encore dans les environs de Québec. Le haut fut aménagé en chapelle. On y mit un autel et des bancs, et on y exerça le culte jusqu'en 1901. L'entrepreneur prit gratuitement sur la paroisse le bois, la pierre des champs, le sable et la chaux, dont il eut besoin, et les habitants lui apportèrent la pierre de taille de Montréal. Mais quand il fallut lui don- ner l'argent convenu, les syndics furent fort embar- rassés, parce que des paroissiens, froissés de ne pas avoir l'église assez près d'eux, ne voulaient pas payer leur quote-part de répartition. M. Montgolfier, supérieur du séminaire, et vicaire général de l'Evêquc de Québec pour le district, écrivit trois- lettres pour engager les récalcitrants à payer la répartition, encourager les autres, et autoriser la fabrique à fournir de l'argent aux syndics. 48 HISTOIRE DE L'aCADIE Voici des extraits de ces lettres, datées des 10 et 18 octobre 1785, et du 8 février 1786. Nous allons par là finir ce chapitre. " Vos sentiments, il est vrai, — disait M* Montgol- fier, — se trouvent partagés sur le lieu où vous devez " honorer le Seigneur ; mais à qui la raison et la reli- " gioo vous disent-elles qu'il appartient d'en décider la " question, si ce n'est à TÉvêque, qui vous a été donné ^^ du Ciel pour vous gouverner sur la terre ? " Cet oracle a parlé. Il ne vous reste donc pour " partage que la soumission et le respect. " Vous ne pouvez pas être tous dans la même " proximité de votre église. Si, pour obéir, il en coûte *' plus à quelques-uns, s'il y a de plus grands sacri- ^^ fices à faire, faites-les donc de bon cœur, et pour la " plus grande gloire de Dieu, Ce bon Maître saura bien '^ vous en dédommager. ^^ Je crois entrer dans les vues de Mgr notre Évê- ^' que, en ordonnant, par ces présentes, aux marguilliers '^ de votre paroisse de convertir, à Tacquit de cette " dette, toutes les sommes qu'ils peuvent avoir dans ''• la caisse de leur fabrique." ^ 1 L'évêque dont il est ici question est Mgr Louis -Philippe Mariaticheau D'Esglis, le premier évêque canadien. CHAPITRE SIXIÈME . La Fabrique et les Marguilliers La fabrique est une corporation. C'est elle qui, dans la province de Québec, admi- nistre les biens ecclésiastiques de nos paroisses, sous la haute direction du Souverain Pontife et des évê- ques, et la surveillance des curés. La fabrique se compose du curé, qui en est le pré- sident, et des marguilliers anciens et nouveaux. Canoniquement parlant, les biens de TEglise en chaque paroisse appartiennent à Dieu, et le Pape seul peut en disposer. Mais, pour la gestion ordinaire des affaires, le Pape en concède Tadministration à TÉvê- que du diocèse, qui s'en repose lui-même, en grande partie, sur le curé aidé d'un conseil de fabrique, quel- quefois de paroisse, selon le droit politico-canonique actuel de notre province civile de Québec. Le premier curé deL'Acadie étant arrivé, on procéda immédiatement à l'élection des trois premiers marguil- liers. En voici l'acte : " Dimanche, le vingt-quatrième "jour d'octobre de l'an 1784, les habitants de cette " paroisse, dont l'assemblée avait été annoncée au " prône, le dimanche précédent, se sont trouvés au ^' presbytère après la grand'messe paroissiale, en *' présence de moi, premier curé de cette paroisse. " soussigné, pour y procéder à Télection de trois mar- '' guillîers, et ont élu pour premier marguillier, le sieur " Pierre -Noël Terrien; pour second, le sieur Pierre '^ Scnécal ; et pour troisième, le sieur Amand Bro. ■^ Le premier marguillier restera en charge jusqu'au ^' premier jour de Tan mil sept cent quatre- vingt- *' six, suivant la décision de messire Montgolfier, ^* vicaire-général de ce diocèse. ^^ A Sainte-Marguerite de Blairfindie, même jour et ^* même an que dessus, (Signé) ^Thâuyaux, prêtre ^^ Le sieur Pierre-Noël Terrien était alors âgé de 61 ans ; et le sieur Amand Bro de 44 ans seulement ; car le premier mourut, le premier décembre 1821, à 98 ans, et Tautrc, en 1810, à 70 ans. Mais, dès avant l'arrivée de M. Chauvaux et pendant la construction du presbytère, les sieurs Joseph Cire et Laurent Roy avaient fait des quêtes à l'automne de 1782, ainsi que les 3 janvier, 26 mars, 29 avril, 2, 17 et 24 juillet 1783, pour acheter les objets d^église nceessaîres à Texercice du culte. Ils collectè- rent 1145 livres et 8 sous, dont ils rendirent compte le 8 janvier 1786, à la première reddition de comptes de la fabrique, présidée par M. Lancto. On leur avait donné de Targent, du lard, des pois, de la filasse, etc. Les recettes de la fabrique, d'octobre 1784 au premier janvier 1786, vS 'étaient élevées à 1540 livres et 4 sous, dont 639 livres et 18 sous de rentes de LA FABRIQUE ET LES MARGUILLIERS 51 bancs, et 706 livres et 16 sous par la quête de TEnfant- Jésus. Pendant ce laps de temps, les dépenses avaient été de 1,121 livres et 8 sous. La quête de T Enfant-Jésus coïncidait toujours avec la visite de la paroisse, que faisait M. le curé accom- pagné des marguilliers du banc-d'œuvre. Le marguillier en charge conduisait toujours son curé, avec sa plus belle carriole, et recueillait l'argent. Le second marguillier, avec une grosse voiture, empor- tait le grain, et les autres dons en nature, que Ton vendait plus tard, à la porte de Péglise, au profit de la fabrique. M. le curé et les deux premiers marguilliers entraient toujours ensemble à chaque maison. Ordinairement, à l'entrée du pasteur, toute la famille s'agenouillait pour recevoir sa bénédiction ; puis il bénissait les objets de piété et les maisons nouvelles, et confessait les malades s'il y en avait. Après de bonnes paroles, on passait ailleurs, à moins qu'il n'eût été entendu que M. le curé et sa suite dîneraient quelque part; car, alors, les chevaux étaient mis à l'écurie et bien soignés, et les parois- siennes servaient la table avec l'abondance, la grâce «et l'amabilité du bon vieux temps. De son côté, le troisième mai-guillier conduisait le bedeau, qui se tenait toujours quelques maisons en arrière du curé, et qui glanait dans les familles pour -se faire un salaire. Sa tournée était toujours accom- pagnée d'incidents drolatiques, et le marguillier s'y amusait bien. 53 HISTOIRE DE L'aCADIE La quête de T Enfant-Jésus, à L'Acadie, était popu- laire et fructueuse, on le voit par les comptes. Plusieurs y donoaient beaucoup» d^ autres moins ; mais tous y donnaient de bon cœur. En 1786, Jean-Marie Tremblay j qui était pauvre, donna une petite tresse de blé-d'Inde, qui fut vendue 9 sous, C^était bien le denier de la veuve ! En 1878, la fabrique acquit le terrain des dames Herse^ au village, et en fit occuper la maison par le bedeau. Ce terrain fut en partie revendu avec profit, en iy03, après les constructions des remises, dont Tune y est assise. En 1879, M. Lapierre donna à la fîibrlque, pour des fins scolaires ou reti^euses, à Tusage du curé, tin emplacement bâti en pierre, où l'école modèle s'est tenue depuis. Noos allons terminer ce chapitre en donnant la liste de tous lei$ niFirguilliers élus depuis l'origine de la paroisse. Le millésime placé après un nom indique l'année où le marguillier a été comptable. Si le millé- sime manque, c'est que le marguillier ne Ta pas été. Plusieurs auront la joie d'y reconnaître leurs pères. Voici ces noms : Pierre-Noël Terrien Augustin Vandal 1790 [ 1784—1785 Charles Surprenant Paul Senécal dit Ste-Marie 1791 Amand Bro 1786 François Roy Jean Dupuis 1787 Joseph Mailloux 1792 Pierre Lavoie 1788 Victor Gîrouard 1793 Alaurice Brouillette 1789 Constant Cartier 1794* LA FABRIQUE ET LES MARGUILLIERS 53 J.-Bte Paradis 1795 Christophe Kortin 1822 Pierre Lanoue Antoine Normandin 1823 Joseph Lareau 1796 J.-Bte Granger 1824 Olivier Hébert^ 1797 J.-Bte Paradis 1825 Pierre Marcoux 1798 François Déranleau 1826 Jos. Guérin- Joseph Langlois 1827 Lafontaine 1799 François Brouillette 1828 Joseph Clouâtre 1800 Romain Boulé 1829 Etienne Boudreau 1801 J.-Bte Brosseau 1830 Godefroi Tremblay 1802 Michel Bourgeois 1831 Henri Poirier 1803 J.-Bte Derome Joseph Lavoie 1804 dit Des Carreaux 1832 Basile Giroux 1805 François Bourassa 1833 Joseph Lanoue 1806 Philippe Brosseau 1834 David Hébert 1807 Louis Béchard 1835 Louis Rémillard • 1808 Firmin Boudreau J.-Bte Terrien 1809 François Dupont 1836 David Cyr 1810 Antoine Bisonnette 1837 Dominique Clouâtre 1811 René Garand 1838 Joseph Boudreau 1812 Paul Morin 1839 Joseph Dupuis 1813 Henri Poirier 1840 Michel Morin 1814 Louis Régnier J.-Bte Simard 1815 Paul Piédalue 1841 Jacques Hébert 1816 Pierre alias Alexandre Campbell 1817 Garçon Berton 1842 Bénoni Comeau 1818 Denis Louprette 1843 Joseph Roy 1819 Amable Lamoureux Etienne Bouchard 1820 Olivier Hébert 1844 J.-Bte Surprenant Eloi Roy 1845 dit Sansouci 1821 Joseph Roulier 1846 Pascal Mercier Joseph Héliert Théophile Lécuvcr Pierre Roy Edouard Girardiu Antoine Dutnontet Pierre L'Heureux Louis Laberge Frant,;ois Roy Aubin Paradis Toussaint Constantineau Laurent Godin Edouard Rémillard Miche! Da gesse Paul Marin Gabriel-Jwaurent Lortie Moïse Bourgeois François Tou]>in Léon Déranleau J.-Bte Lafaillc Narcisse Brault Josej^h Desnoyers Isaïc Bissonnette Edouard Déranleau Pierre Des princes Husèl)e Brassard Sanuiel Brosseau Charles Du puis 184-7 Nîircisse Granger 1875: 1848 Médard Déland 1876 184.9 David Brosseau 1877 1850 Lévi Roy 187&' 1851 Médard Géliueau 1879 1852 Olivier Piehette 1880 1853 Zéphirin Roj 1881 1854- David Lécuyer 1882. 1855 Isaac Piédalue 1883 185G Calixte Bouchard 1884 Joseph Déhiod 1885 1857 Moïse Boulé 1886 1858 Moïse Dêpelteau 1887 1859 Pierre-Laureot Roy 1888 1860 Pierre L'Heureux 1889 1861 Philippe Roy 1890 Narcisse Morin 1891 186a Médard Leblanc 1892 1863 Laurent Favreau 1893 1864. Isaïe Lemieux 1894 1SG5 Isaïe Berthiaume 1895 1866 Eus tache Roy 1896 1867 Laurent Godin 1897 1868 Hercule Brosseau 1898 1869 Narcisse Granger 1899 1870 Prosper Perdais 1900 1871 Joseph L'Heureux 1901 1872 Joseph Marsan 1902 1873 J.-Bte Toupin 1903 1874 J.-Bte Brault 1904 LA FABRIQUE ET LES MARGUILLIERS 55 Emilien Brosseau 1905 J.-Bte Godin 1907 Julien Déland 1906 J.-Bte Déland 1908 Pierre Lanoue n'a pas été comptable, en 1796, par infirmité. Louis Régnier n'a pas pu l'être en 1841^ parce qu'il s'est trouvé en dehors de L'Acadie, après l'arrivée d'un curé à Saint-Jacques-le-Mineur en 1840. Amable Lamoureux, élu en décembre 1841, a refusé de prêter le serment d'oflSce, et n'a pas accepté la charge. En 1908, M. Narcisse Bourassa est le second mar- guillier, et M. Hilaire Desnoyers en est le troisième. CHAPITRE SEPTIÈME Uêg-Hse de UAcadie L'église de L'Acadie a plus d'un siècle. Elle a été construite en 1800 et 1801, Il en fut question dès l'arrivée de M. Lancto, puis en 1792. Mais, en 1799, le haut du presbytère, oii Ton exerçait le culte, et qui avait toujours été trop petit, étant devenu intolérable, il fallut absolument se décider à bâtir une église assez grande et assez belle pour correspondre au nombre et à ^importance de la population. On prît aussitôt les formalités requise*^, et la pierre angulaire fut bénite en 1800, ainsi que nous P apprend Pacte suivant : ^* L'an 1800, le 2 septembre, par nous, prêtre sous- ^* signé, a été bénite la première pierre de cette église, " placée dans le coin de la chapelle de Saint-René, du ^* côté de Tautel, sous Tinvocation et le titre de Sainte- " Marguerite d'Eeosse, en présence de M. René Pascal ^' Lancto, curé missionnaire de la dite paroisse, de ■' Jacques Odelin, raaître-maçon, soussignés, et de Pierre: ^^ Marcoux et David Lanciau, qui ont déclaré ne savoiir: •' signer. (Signé) -^R. P. Lancto, prêtre; Odeon; '' *^M. Pkovost, prêtre, ^^Ctiré de Snint-Jean-Françoïs-Régis," i G < < Q O l'église de l'acadie 57 Les choses allèrent si bien, et Mgr Denault ayant -permis aux syndics, le 6 juin 1800, de prendre chaque année, jusqu'à la perfection (sic) de l'église, la moitié -de l'argent de la fabrique pour aider les pauvres, la nouvelle église put être livrée au culte, le 23 décem- bre de l'année suivante. M. Provost en fit alors la bénédiction selon l'acte qui suit : " L'an 1801, le 23 décembre, par moi, prêtre, curé ^' en la paroisse de Saint-Jean-François-Régis, soussi- ^^ gné, a été faite la bénédiction solennelle de l'église ^' de cette paroisse de Sainte-Marguerite d'Ecosse, vul- ^' gairement nommée Biairfii2cfie,en présence de M.René- *' Pascal Lanctôt, curé en cette paroisse, de messire ^' J.-B. Boucher, curé en la paroisse de la Nativité de *' Notre-Dame, de messire Charles Bégin, curé à Saint- ** Constant, de messire Pierre Robitaille, curé à Saint- *' Olivier et Sainte-Marie, et de messire François Bélair, ^' curé en la paroisse de Saint-Luc, qui ont signé avec ^^ nous. (Signé) " M. Provost, prêtre, '*Caré de Saint-Jean-François-RêgisJ' MM. Odelin et Mailloux firent la maçonnerie, Joseph Nolette, la charpente, la menuiserie et les bancs, et l'habile Finsterer la sculpture et la dorure. Ce dernier travailla à l'église de longues années, et ne termina son admirable ouvrage que sous M. Fa- quin, vers 1825. H reçut au moins 26,300 livres pour ses travaux, et l'or, l'argent et la peinture qu'il y employa coûtèrent plus de 10,100 livres. u apparence moaesxe a i exieneur i^eue esx en pierre des champs avec des lancis en pierre de taille aux portes et aux fenêtres, et de style roman mêlé d'io- nique), Téglise de L^Acadie nous paraît si belle à Tinté- rieur qu^il nous semble que nous n'avons plus les moyens d'en faire de semblables. L^architecture, la sculpture et la peinture semblent s'être entendues pour Tembellir. Finsterer en a tapissé la voûte et les murs d'un gracieux décor. Ici, ce sont des emblèmes, des écus- sons, des mitres ; là, des raisins et des mj^rtes, des feuilles, des guirlandes et des fleurs. Le maître-autel est surmonté d'un baldaquin, de chaque côté duquel, en haut, un ange debout sur la corniche crénelée, qui entoure Téglise, tient une guir- lande qui s'entremêle à celle de l'autre ange au-dessus du tabernacle. Cet autel a été consacré, le 12 juillet 1842, par Mgr Bourget, qui y renferma des reJiques de saint Pierre et de saint Gorgone, en présence de MM. Magloire Blanchet, chanoine, devenu plus tard évêque de Nesqualy, Sylvestre, curé de S ain t -Jacques- le-Mineur, Broiiillette, Martin , S . J . , et LaRocque, prêtres, et de M.Médard Bourassa, encore jeune clerc. L*église de L'Acadie a environ 110 pieds de Ion* gucur, y compris l'abside, et 54 pieds de largeur, avec des chapelles latérales, qui forment une croix latîoe» La sacristie n'eut d'abord que 20 pieds carrés; mais elle fut agrandie en 1841, par M* LaRocque, qui fit construire le chemin couvert pour y conduire, et l'église de l'acadie 59 percer la porte au-dessous de la chaire, selon Tordon- nance de Mgr Panet du 17 juin 1817. L'église possède sept grands tableaux en peinture^ dont trois dans le sanctuaire, au-dessus des autels, et quatre sur les murs de la nef, deux chaque côté. Le tableau du maître-autel est celui de la Sainte titulaire. Nous en avons déjà parlé. Le tableau de la chapelle latérale du côté de TÉpître^ dédiée à la très sainte Vierge Marie, est celui de Notre- Dame de Pitié. Le tableau de l'autel latéral du côté de l'Évangile représente saint René, évêque, avec les ornements pontificaux, la mitre et la crosse, et près de lui, un petit évêque aussi paré, saint Maurille, qui ressuscita autrefois saint René, encore enfant, pour le baptiser ou le confirmer. Ces deux derniers tableaux et le premier de Sainte- Marguerite, faits par le peintre Dulongpré, furent donnés par des amis de la paroisse peu de temps après l'inauguration de l'église. Les quatre autres sont plus récents. Ils ont été copiés par le peintre Tessier, et vendus à la fabrique, en 1826, 1920 livres les quatre. Ils représentent les quatre grands docteurs latins : saint Ambroise repous- sant Théodose, un pécheur public, et la tentation de saint Jérôme, du côté de TÉpitre ; saint Augustin guérissant un malade, et près de la chaire adossée au mur (l'église n'ayant pas de colonnes), saint Grégoire le Grand, du côté de l'Évangile. Il y a aussi deux petits tableaux à l'huile au fond de l'église: l'un, à l'ancien baptistère, représente saint Jean Baptiste baptisant Nôtre-Seigneur, et l'autre, un ange montrant le ciel à un enfant. La statue de Sainte-Margnerite est au tympaa du portail de l'église. L'église eut d'abord 153 bancs, dont 113 dans la nef, y compris le banc-d'œuvre adossé au mur en face de la chaire, et le banc seigneurial placé entre la balustrade et le banc-d'œuvre. et 40 bancs au jubé* ^ Elle eut 162 bancs, en 1836, 119 dans la nef, et 43 dans le jubé (Nous donnerons la liste de leurs occupants, à la note D de la fin de ce volume), et, en 1907, elle en avait, en tout, 166, dont 132 dans la nef, y compris le banc-d' œuvre, le banc des Suisses, et le banc des Fonts, le banc du seigneur n'existant plus, et 34 au jubé, selon la liste de leurs occupants, c[ue nous donnerons à la note E aussi de la fin de cet ouvrage. Elle peut asseoir convenablement, en comptant le sanctuaire, environ 700 personnes. Cette église, si pieuse et si belle, faillit être la proie des flammes, en 1846. La foudre y tomba, pendant la nnit du 7 au 8 septembre, et y pénétra par la noue de la chapelle de la Sain te- Vierge, La statue de Notre-Dame de Pitié fat endommagée ainsi cpic la dorure de la corniche. Le voile de tatle de la Madone et le tapis de l'autel furent brûlés, et la foudre alluma» en plusieurs endroits, un feu qui 1 Le banc seigneurial fut vendu, vers 1851, le sei^nenr n'étant plus cathoUfjue. et ioagte tip'S occupé par le capitaine Joseph Roy et s% fa aille. Xous v eateniîtîi:a oous-mcme la graad'messe du dimanche, aux vacances de 1874. l'église de l'acadbs 61 parut s'être éteint de lui-même, mais l'église fut sauvée, et l'on crut qu'elle fut miraculeusement sauvée. ^ En entrant dans cette église, on est saisi par un sentiment qui élève l'âme et la porte à Dieu. On s'y redit bientôt la parole du patriarche : ^^Maîsy &est ici, vraiment^ la porte du ciel et la maison de Dieu.'*^*^ Les anglicans ont aussi, sur l'ancienne terre de Jacques Hébert, à l'est du chemin qui conduit du village aux gares du C.P.R. et du G.T. R., un petit cimetière et un petit temple de bois, que, dans leur langue, ils appellent Grâce Church. On n'y voit ni autel, ni images, ni statues, mais une froide désolation. Des ministres hérétiques y viennent de temps à autre, parfois pour y marier leurs ouailles avec des catho- liques oublieux des lois de leur Eglise. Autrefois, la flèche du clocher de ce temple, dont nous ne parlerons plus en cette histoire, était surmon- tée d'un poisson, symbole du chrétien. 1 Nous devons ce récit à l'obligeance du Père Brault, O. M.I. 2 Gén. 28-17. Le presbytère actuel, le Calvaire et les remises S I — Le presb3^tère actuel 4 La constmction du presbytère actuel^ vers 1821^ fut la cause de bien des ennuis. M Les habitants de la seigneurie de De Léry, mêm^ ceux du sud de la première Grand 'Ligne, demandèrent à être séparés de L'Acadie, afin de ne pas contribuer à sa construction, exposés qu*ils se croyaient d*avoir à construire eux-mêmes une église et un presbytère aux Côtes. Les syndics, comme moyen terme, ne comprirent pas les dits habitants du sud de la première Grand'Ligue dans leur répartition, qui, à cause de cette omission* fut rejetée par les commissaires civils pour P érection des paroisses ; et ils durent la recommencer. Mais^ en 1822, lorsqu 'échut le premier tiers de la seconde répartition, neuf contribuables refusèrent de payer lepr quote-fjart, sous te prétexte que cette répartition n'était pas plus légale que la première. Ils furent poursuivis et obligés de payer, malgré les avocats Quesnel (J*-A.) et Rolland, qui les défendaient, le premier ayant même écrit à l'Evêque, le 5 mars 1822, pour le supplier de faire retirer les actions des syndics, parce que, disait-il, Q < < Q H U < H >^ co Pi LE CALVAIRE 63 le jugement des commissaires homologuant la seconde répartition était absurde. La fabrique aida beaucoup, pourtant, à cette répar- tition, et, selon Técrit que nous a passé le père Brault, O. M. I., M. le curé Paquin y mit lui-même au moins 9,000 livres de ses deniers. Le presbytère actuel, parfaitement restauré, en 1877 sous M. Lapierre, et, en 1902 sous M. Laforce, mesure environ 80 pieds de longueur parallèlement au chemin, et 54 pieds de profondeur. C'est une lourde bâtisse en pierre, chauffée à Peau chaude depuis six ans, et capa- ble de durer des siècles. Il y avait, d'abord, deux Salles- deS' habitants au pignon est (elles furent cédées au curé et aménagées en pièces de logement, en 1877), et une cuisine extérieure, au pignon ouest, qui fut enlevée la même année. Le presbytère, dans une paroisse, est la demeure de l'ambassadeur du Ciel. § II— Le Calvaire Lorsqu'on passe à l'église de L'Acadie de l'est à l'ouest, et que l'on a traversé le pont de fer de la Petite-Rivière-de-Montréal, on se trouve aussitôt en face d'un petit édifice rectangulaire d'environ 20 pieds •de largeur sur 15 de profondeur, perché sur une colline, portant, au frontispice, un ange sonnant de la trom- pette, et une croix au sommet: c'est le Calvaire. Il a été construit, en 1840, sous l'inspiration de M. Crevier. La fabrique en passa la résolution, le 3 mai 64 HISTOIRE DE L^VCADIE 1840, et vota 25 louis pour la bâtisse, et 50 piastres pour les statues qui devaient y être mises. Cette résolution ayant été approuvée par Mgr Bour- get, le lendemain^ le Calvaire fut construit. On y plaça, à 1 ^intérieur, un grand crucifix, puis un autel j et, actuellement, on y célèbre parfois la messe. A son arrivée à L'AcadiL% en 1840, M. LaRocque trouva si laides les statues achetées pour être mises au Calvaire, qu'il écrivit à FEvêque qu'il ne les y met- trait pas avfiat que Sa Grandeur ne les ait vues. Le Calvaire a été restauré en 1905 par M. Laforce. Sur son invitation autorisée, nous y érigeâmes le Via- Criicis, le 16 juillet 1905, et, le 14 septembre de la même année, à la fête de T Exaltation de la Sainte- Crt)i\\ M. le chanoine Roy 3^ célébra les saints m^'-s- tères, en présence d'un grand concours de fidèles et de prêtres, et nous y prêchâmes sur le jugement dernier. Il a, selon toute apparence, été érigé comme une répnratinn offerte à Dieu pour les blasphèmes contre l'Église et contre Lui, de certains hérétiques de la ( jrand' Ligne. ^ 5 III — Les remises Enfin, la dernière eonstruction de la fabrique a été celle des remises, en 1903, pour abriter les équipages de ceux {jiii viennent aux offices. ^ Le CiilviUJC ii*a pas êiâ construit comme un souvenir de la înissïoit prêchée par Mgr de NancvT puisqu'il a été construit en 1840, et t|tic la mission eut lieu en 1841. I 1 LES REMISES 65 Il y a quatre remises de cent pieds chacune, :outes quatre sur le terrain de la fabrique, deux à 'ouest des dépendances curiales, sur les bords de la Petite-Rivière, et deux à l'est du cimetière, sur l'ancien emplacement des dames Herse. Elles ont coûté plus de douze cents piastres. Les Curés de UAcRdie La paroisse de L'Acadie a eti quinze ctirés. Cinq d*entre eux: MM. Chauvaux, Lancto, Faquin (ou Paqtiien,) Delisle et Crevier, ont été nommés par les évêques de Québec, et ont desservi la paroisse jusqu'en 1840. Les dix autres: MM, LaRocque, Ricard, Brouillet, Porlier^ Robert, Brissette, Lapierre, Gaudet, Laforce et Marsolais, ont été nommes par les évêques de Montréal et Tont desserv^ie jusqu'à nos jours. Ce furent les instmments dont Dieu s'est servi et se sert encore pour sanctifier les fidèles de la paroisse et les conduire au ciel. Nous allons parler de chacun de ces quinze curés en autant de paragraphes distincts. S I — M. Chauvaux Le premier curé de L'Acadie a été M. Charles Chau- vaux fou Chauveaux comme il signait parfois). 11 était né, à Québec, en 1758, et avait été ordonné prêtre en 1781, Devenu curé de L'Acadie, en 1784, il y fit son pre- mier baptcmc le 29 octobre, celui de Charles -Joseph Boudreau, dont le père Joseph BoudreaUj la mère \ M. L'ABBE REMI ROBERT Curé de L'Acadie de 1848 à 1870 LES CURÉS DE l'ACADIE 67 Marguerite Lanoue, le parrain Charles Boudreau, et la marraine Marie-Josephte Bro, étaient tous des Aca- diens. Mgr Tanguay, au Répertoire du Clergé canadien^ auquel nous aurons souvent recours dans les notices biographiques des curés de L'Acadie, dit de M. Chau- vaux qu'i7 était renommé pour ses talents et sa pro- fonde piété. H ne fut qu'un an curé de cette paroisse, et mourut •curé de Sainte-Anne de la Pocatière, où il fut inhumé le 3 décembre 1794. R. L P. § II — M. Lancto M. René-Pascal Lancto (il signait ainsi) a été le •second curé de L'Acadie, qu'il a desservie de 1785 à 1816. Il était né à Montréal en 1755, et avait reçu la prêtrise en 1784, à 29 ans. Au physique, M. Lancto n'était pas grand, mais il était gros et brun. Son portrait à l'huile est encore au presbytère, où l'on aime à voir sa figure douce et sympathique. Au moral, il était aimable et spirituel plus que théologien. Cependant, dans la paroisse et les environs, quand M. Lancto avait parlé, la cause était jugée. n eut pourtant, dans les premières années qu'il fallut former la paroisse, des diflScultés avec quelques paroissiens, qui ne voulaient pas payer leur dîme, et afresne, missionnaire an Sault-Saint-Louis, Leprohon, vicaire à Bel œil, et Odelin, vicaire qui desservit la paroisse jusqu'à Tautonme. On se demande comment des prêtres si éloignés ont pu, en deux jours, sans télégraphe, ni téléphone» apprendre si tôt la triste nouvelle de la mort de l'un de leurs confrères, et l'on admire leur charité à venir à ses funérailles, en voiture, en hiver, et de si loin. M. L'ABBÉ JOSEPH BRISSETTE Curé de L'Acadie de 1871 à 1876 LES CURÉS DE l'aCADIE 69 §111 — M. Faquin M. Jean -Baptiste Faquin a remplacé M. Lancto; mais il n'est arrivé à L'Acadie qu'à l'automne de 1816, où il signa son premier acte le 5 octobre. Il était né en 1780, probablement à Deschambeault, et était devenu prêtre en 1808. M. Faquin était gros, court, et asthmatique. A cause de sa faible santé, il lui arrivait parfois de coucher dans les familles, pendant sa visite de paroisse, afin de pouvoir plus facilement continuer le lendemain. C'était un homme positif, qui semblait avoir pour maxime de bien faire et laisser dire. Il construisit le presbytère actuel et eut, à ce propos, de grosses difficultés avec quelques:uns de ses parois- siens, qui se plaignirent de lui à l'Évêque, à qui ils demandèrent même son rappel, et envers qui l'un d'eux finit par être grossier. Mais Mgr Lartigue, qui avait de l'expérience et du tact, et qui connaissait la solidarité de l'évêque avec ses curés, les réduisit bientôt au silence, en leur demandant des preuves sérieuses, et conserva toujours beaucoup d'estime pour ce bon curé. M. Faquin fut, avec M. Déguise, de Varennes, l'un des plus généreux soutiens de la nouvelle mense épiscopale de Montréal. Il eut pour vicaires MM. Delisle, Decoigne, Brais, Caron, Marcotte, Legrand, et Lavoie, qui desservit la paroisse jusqu'à l'automne. Il mourut, en 1832, le 19 février, à 10 heures et demie du matin, et son corps fut inhumé le 22, sous la 70 HISTOIRE DE l'aCADIE cliapellt^ de la sainte Vierge, du côté de FÉpitre, par Mgr Lartigue, encore évêque de Telmesse. MM. Bou- cher de Laprairie, Morissette de Saint-Jean, Rémi Gau- Kn, futur évêque de Kingston, Guérin de Châteauguay, Tabeau, vicaire-général, Jacques Faquin, son cousin, de Saint-Eustaclie, Chèvrefils de Saint-Constant, Bî'^^is de Saint-Pie, J.-J. Vinet de Saint- Valentin, Edouard Crevier de Saint-Luc, Ignace Bourget, secrétaire de r Évêque, Pigeon de Saint- Philippe, et Amiot de Saint- Cyprien, ont signé Pacte de sa sépulture. Ce fut sous la fin de Padministration de M. Paquin que Terreur commença à poindre à la première Grand'- Ligne, et pendant rinterrègne^ qui suivit sa mort, que sévit si brutalement le choléra-morbus de 1832, M. Paquin signait quelquefois Paquin ^ et d'autres fois Paquwn. R. I. P. § IV— M. Delîsle M, Joseph-David Delisle, qui a été le quatrième curé de L'Acadie, n'a fait qu'y passer, y ayant sigBé son premier acte le 8 octobre 1832, et son dernier, en mars 1833, où il fut remplacé. Il était né à Descliambeault, en 1796, et avait été ordonné prêtre en 1819* Il fut nommé curé de LMcadie de préférence au grand - vicaire Cadieux^ de Trois-Rivières, qui, dégoûté de la ville, avait, le 12 avril 1832, demandé la cure de cette paroisse. Mais en acceptant la paroisse, M. VABBE PIERRE L. LAPIERRE Curé de L'Acadie de 1876 à 1888 LES CURÉS DE l'ACADBE . 71 M. Delisle dut s'engager à payer un tiers de sa dîme au coadjuteur de TÉvêque de Québec et à son premier successeur en office. Il mourut curé de la Petite-Rivière, le 14 mars 1849. R. I. P. § V — M. Crevier M. Joseph Crevier dit Bellerive fut le dernier curé de L'Acadie nommé par TÉvêque de Québec. H avait vu le jour au Cap de la Madeleine, en 1786, et avait été ordonné prêtre en 1816. Comme son prédécesseur, il avait dû, par écrit du 13 mars 1833, s'engager à payer le tiers de sa dîme au coad- juteur de Québec, qui était alors Mgr Turgeon. n arriva à L'Acadie, en mars 1833, et y signa son dernier acte le 25 septembre 1840, où il permuta avec M. Charles LaRocque pour la cure de Saint-Pie de Bagot. H se retira finalement chez son frère le grand- vicaire Edouard Crevier, à Sainte-Marie de Monnoir, où il mourut, en 1869, laissant en bonnes œuvres le fruit de ses longues économies. R. L P. § VI — M. LaRocque M. Charles LaRocque, né à Chambly en 1809, et ordonné prêtre en 1832, fut le sixième curé de L'Acadie, que Ton appelait encore Blairfindie, et le premier curé ilc* tTttr ]»;iroiHHc wimni{' |mr l'Evêquc de Montréal M. LfiKucfjue était trèn ^rand, €t avait Ixraucoup dVm[n'it, de pj^lé, dVInijucnce et de majesté. Se» vojifron'H l'ap(H'lniciit ^juelqucfoi» h grand Churkn, Untn l'avaient HurrifHiimé : {c twau M, LnRocf/uc. Il avait la vnix faif*lr jjotir clianter, parlait lentement ci granm^yait. Main il tf)UH»4ait nur de» note» grave» rt ff»rti"H. Il rut fpielqiit-M rlifficultéH fivcc les commienaire!! dVccrltH, vl tiUHHi avec Vital lA'febvre'Cliauvillc, à )»(<*[ioH 11*1111 riHir (le rev(>tement qu'il avait fait faire A lu iVt itrKivit're en faee de Té^^liHc, pour empêcher Vvnu d'y luaiii^er le ehemiii, le dit I^febvrc prétendant ijiic vv rmir noyait Hun moulin. Il en eut encore avec Hvn [KinnHMienw, en iHl^^pour Pélection d'un marguil- licr, rpn n'rnl \uiH lieu en d^*ceml)re, suivant Tusage, innis m Icviier \HUï M'ulcment. Il voulait d'abord, iMiivil il, consnlUT l'Iivi^rpje, *l (|ui il appartient de iu^'cr i\r crH rnatii^rcî^. C'était njïrè» l'afTaire (k HtnunMnit, vi il tie voulait /ms heurter de front le» ttirrnfitttffs, ni mfrtttttiîiUre tes intérêts de I^E^line. \\ v\\\ ausHÎ h luMrr contre leK Suisses de la Grand'- [.ifMif% ri K'tjil, [icn ajïrès son arrivée à L'Acadie, um* lurij^Mic Iriin- dr Tapiïstal Normaurlin, réfugié ehez eux^ ïlans laf|n< Ik er ni;illirnn'nx se fifl Ici tait d'avoir enfin oMvi'il les yvH% :\ la Inmicre, et souhaitait que M* LaU<*ripic vC\\ ni\ jotjr le niOine Ijonheur, Les licrctif|ncs venaient [jarfois h son presbytère fiiHir \*vv:uï^f\\Hvt\ Une (i-njuic y entra un jour, tt» nr I ion vaut \v roiivi i tir, sttrlil vu svcounni ses soU' LES CURÉS DE L'ACADIE 73 liers pour ne pas emporter la poussière de sa maison. " Une femme de ces prêcheuses, — dit-il dans les Mélanges Religieux du temps, — est venue, le Testament " à la main, m'accuser d'être le Saul persécuteur de ^* rÊglise du Christ, et faire bien des lamentations sur ** le sort qui m'attend. "Si j'eusse cru que la partie à laquelle j'avais ^* affaire en valût la peine, j'aurais pu lui faire l'obser- •* vation du spirituel cardinal de Cheverus, sur la " manière dont bien des controversistes protestants ^* lient, les uns avec les autres, les divers passages de " l'Écriture, en lui répétant de suite — ce qui est dit au texte Sacré — Judas prit une corde et s^uUa ^^ pendre... et le conseil que donne Jésus -Christ au " docteur de la loi : Allez^ et faites de même. " Eh bien I c'était des citations de ce genre dont on " m'accablait. Ce sont là les docteurs qui harcèlent " continuellement nos pauvres gens.'' M. LaRocque fut quatre ans curé de L'Acadie, puis vingt-deux ans curé de Saint-Jean, où il n'alla qu'avec répugnance, n'y apportant d'abord que son bréviaire, et demandant même son exeat plutôt que d'avoir à obéir avec gêne et contrainte. Il y fut consacré évê- que de Saint-Hyacinthe, le 29 juillet 1866, dans l'église même de Saint-Jean, qu'il avait bâtie. Il assista, en 1870, au concile du Vatican, et l'on dit qu'il y passa pour le plus beau prélat, et que, à son retour par la France, il y fit l'admiration de Napo- léon III qui lui avait donné audience. Son portrait en peinture est au couvent de la Congrégation de Notre-Dame, à Saint-Jean. 74 HISTOIRE DE L'aCADIE Il fit Toraison funèbre de Mgr Lartigue, dans la cathédrale de Montréal, en 1841. Mgr LaRocqoe mourut en 1875, à Saint-Hyacinthe, et son corps a été déposé dans le caveau de l' Hôtel- Dieu de cette ville. Il nVut qu*un vicaire à L'Acadie, M. Charron, pendant que, de L'Acadie, il desservait Saint-Jean, après la mort de M. Morissette qu'il avait lui-même administré.^ A\ L P. §VII — M. Ricard M. François-Xavier Bellarmin Ricard, le septième curé de L^Acadie, n*}^ resta pas longtemps, et n'y fut pas heureux. 11 était né à Sainte- Anne de la Pérade, en 1798, et avait reçu le sacerdoce le 1er mars 1829. Il signa son premier acte le 30 septembre 1844, et son dernier, le 7 mars 1846. Il se retira ensuite à Tîle Perrot, d*oà il venait en arrivant à L'Acadîe, dans le recueillement de la cam- pagne, et y mourut en 1879. R, /. P. § YIII— M. Broulllet M. Jean-Baptiste- Abraham Brouillet, né en 1812, et ordonné prêtre en 1837, remplaça M. Ricard, à L'Acadie; mais il nV demeura qu'un an, sa faible i C'est M. LaRocque qui a baptisé l'auteur de cette histairc. M. L'ABBE JEAN-LOUIS GAUDET Curé de L'Acadie de 1888 à 1902 LES CURÉS DE L'ACADIE 75 santé l'ayant obligé à chercher des climats plus doux. Il partit ensuite pour le Chili, d'où il passa en Orégon, où il devint vicaire-général. Il mourut fort estimé, chez les Sœurs de la Provi- dence, en Orégon, en 1884. Il eut M. J.-M. Balthazar pour vicaire, à L'Acadie, et, en attendant son successeur, les Pères Dandurand et Brunet, O. M. L, firent faire les Pâques et desser- virent la paroisse. R. I. P. § IX — M. Porlier M. François-Pascal Porlier n'a été que dix mois curé de L'Acadie, d'avril 1847 à février 1848, et en- core n'y demeura-t-il pas toujours, ayant, en 1847, accompagné Mgr Bourget pour la visite pastorale. M. Porlier était né à Contrecœur, en 1802, et était devenu prêtre en 1824. Pendant la visite pastorale de 1847, il fut rem- placé, à L'Acadie, par MM. Louis-Joseph Huot et Charles Champoux. Il mourut, à la Pointe-aux-Trembles, en 1869. R. L P. ^ § X — M. Robert M. Rémi Robert, le dixième curé de L'Acadie, était né à Verchères, le 18 avril 1811, du sieur J.-Bte Robert et de dame Marie-Reine Boisvert, et avait été ordonné prêtre le 24 septembre 1836. 76 HISTOIRE DE L'ACADIE Il avait été vicaire à la cathédrale et à Yarennes, puis curé de Sainte-Mélanie^ de Saint-Polycarpe, et de Saînt-Jacques-le-Mineur, lorsqu'il devint curé de I/Acadie, en février 1848. M. Robert était affable, charitable et compatissant, et savait s'attacher les cœurs, II était si timide pour exiger sa dîme, que, de son temps, plusieurs l'ont mal payée, et il était si charitable, une fois qu'il l'avait reçue, qu'elle passait presque toute en bonnes œuvres. Aussi, raourut-il si pauvre que, le 12 mars 1871, le conseil municipal, présidé par le sieur David Brosseau, vota une somme de $49.03 pour payer ses frais funéraires, y compris son cercueil, ' . ï M. Robert menait la vie de famille à son presby* tère, où il eut sa mère, sa sœur (Mme Pichette, et son mari, et leur fdle Emma, devenu Mme J.-Bte Brault), Mlle Mîlotte, sa nièce, qui devint hospitalière de riiô tel-Dieu de Montréal, M. Augustin Robert, décédé clerc-tonsuré en 1857, les MM. Landry, deve- nus [iretres, et autres. Il fit instruire plusieurs jeunes gens et jeunes filles, (]ui, la plupart, se consacrèrent à Dieu. Il eut pour vicaires MM. Lussier, Rochette, Lemon- de, Moïse Lavallée, Fortin, Coutu et Maynard. Ayant, le 4 avril 1864, par une fausse représentation, mctrié, par son vicaire, un protestant de Saint Jacques- e-Mineur avec une catholique de sa paroisse, sans r autorisation du père de l'époux, qui était protestant, il eut, avec ce père, un grand procès, où, au grand regret des bons paroissiens, il fut condamné, conjoîn* M. L*ABBE CHARI.es I.AFORCE Curé de L'Acadie de 1902 à 1905 LES CURÉS DE L'ACADIE 77 tement avec son vicaire M. Coutu, à cent piastres d'amende et aux frais d'une action de deux mille piastres, par le juge Sicotte siégeant en Cour Supérieure à Saint-Jean ; le curé, pour avoir ordonné à son vicaire d'assister à ce mariage, et le vicaire, pour avoir obéi. M. Robert mourut en 1870, et son corps a été inhumé près de celui de M Lancto, par Mgr Bourget,. assisté de MM. Morisson, Aubry et Saint-George. Dix-neuf prêtres ont signé l'acte de sa sépulture. Ses paroissiens reconnaissants (c'est un sentiment qui les honore) ont placé une planche de marbre sur le mur de l'Évangile, presque au-dessus de son corps^, avec l'épitaphe suivante : ICI REPOSE LE RÉVÉREND REMI ROBERT DÉCÉDÉ LE 18 NOVEMBRE 1870 À l'Âge de 59 ans — après avoir été 22 ans curé de cette paroisse qu'il a Édifiée et sanctifiée par son zèle et sa vertu R. I. p. Son portrait en peinture, fait par M. Napoléon Bourassa, son paroissien, est au salon de M. J.-B. Brault. § XI — M. Brissette M. Joseph Brissette, né à Saint-Cuthbert, en 1829,. et ordonné prêtre, en 1851, a remplacé M. Robert à 78 HISTOIRE DE l'aCADIE L'Acadie, après avoir été vieaire à Chambly et à Saint- Sulpice, et curé de Saint-Gabriel de Brandon et de Sainte-Scliolastique* Il signa son premier acte en janvier 1871, et son dernier^ en septembre 1876. Ses Wcaires, à L'Acadie, furent MM. Joseph Bonnin, J.-Chs Coallier et M. ChatîUon. Il passa ensuite à la cure de Saint-Timothée, où il mourut vers 1895. R. L P. § XII — M. Lapierre M. Pierre Larcil Lapierre, né à Montréal, en 1835, fut ordonné prêtre en 1861, devint curé de L*Acadie au départ de M. Brissette, et le demeura jusqu'à sa mort, arrivée à Montréal, en 1888. C'est pendant son administration que furent érigées les croix de la Carrière et des Concessions : la première sur la terre du sieur Julien Comeau, le 23 juin 1878, où la chronique affirme qu'il y avait 2000 personnes présentes, dont trois Soeurs Grises de Pliopital de Saint-Jean ; et Tautre sur la terre de dame veuve François Toupin, le 14 juillet de la même année. A cette dernière cérémonie, MM. Joseph Déland, J.-Bte Fiémillard et Lévi Toupin étaient commissaires-ordon- nateurs, et M. Etienne Demers, vicaire à Saint-Ja^^ques- le-Mincur, fit le sermon de circonstance. Il y avait aussi beaucoup de monde, dont les Sœurs Arsène (née M/t*ABBÉ ALEXANDRE HERCULE MARSOLAIS Curé de L'Acadie depuis 1905 LES CURÉS DE l'ACADIE 79 Julienne Rémillard), et Marie-Émilienne (née Alphon- sine Desnoyers), de la Providence de Montréal. Le corps de M Lapierre a été inhumé à L'Acadie, le 17 janvier 1888, près des cendres de M. Paquin, du <:ôté de TÉpitre, par Mgr E.-C. Pabre, et vingt-quatre prêtres ont signé l'acte de sa sépulture. Ses paroissiens lui ont érigé un monument de marbre sur le mur intérieur de l'église, en face de 7, il y aT^ii ircùs érê^^nds à Oia^boe: Mgr D*Esgiis, ix^q-^c de A:. Msrr Brianti. ex-^reqtie de Qiiéhec, qui arait rè«i^î3^ p/*ut lAÏri régner «on coadjuieur plas kgjê que lui, et Mçr Hii- l-^fi. U c*>ai'aT*nr, A p^ar: ces trois érêqncs, dont detrx étaient v.tfsr. ïl n'y .ivaii psLS nu stul évêque dans toute rAméoqiie du LES VISITES ÉPISCOPALES 83 fait. Quant à celle de Mgr Panet relative à la porte à percer dans le mur au-dessous de la chaire et à la construction d'un chemin couvert, elle ne fut exécutée que 24 ans plus tard, par M. LaRocque, qui bénit ces ouvrages le 5 décembre 1841. Vinrent ensuite les évêques de Montréal et autres. Mgr Lartigue, évêque de Telmesse, et auxiliaire de rÉvêque de Québec pour le district de Montréal, y vint en 1824, et y fit la sixième visite pastorale. Sachant que Tévêque et ses curés sont solidaires dans Toeuvre pastorale, et ne voulant pas que le prestige de celui de L'Acadie ne diminuât par les plaintes futiles faites contre M, Paquin, le digne curé, dont on demandait même le rappel, Mgr Lartigue confondit publiquement ses accusateurs, après leur avoir demandé des preuves, les traita de menteurs, et renvoya leurs accusations. Il revint encore, en 1829, pour la septième visite pastorale, puis, en 1832, pour les funérailles de M. Pa- quin; mais on ne voit pas qu'il y soit jamais revenu, ses infirmités l'en ayant ensuite empêché. La huitième visite pastorale fut faite par Mgr Gau- lin, ancien curé de Saint-Luc, devenu évêque de Tabraca et coadjuteur de Kingston, délégué ad hoc, en 1835. n y fit une ordonnance, le 6 juin, et confirma 666 personnes. En juin 1841, Mgr Charles de Forbin-Janson, pri- mat de Lorraine et évêque de Nancy et de Toul, en France, y prêcha une grande retraite, en même temps qu'il en prêchait une à Chambly. . 84 HISTOIRE DE l'aCADIE Cette retraite, dont la relation a été faîte dans les Mélanges Religieux du temps, eut l:>eaucoup d'éclat et fit l>eaucoup de bien. On y accourut même des pa- roisses environnantes, et l'église ayant été trop petite pour contenir la foule ( le juÎ3é avant même craqué et me- nacé de s'écrouler), le prédicateur parla de la galerie du presbytère aux fidèles recueillis et attentifs qui cou- vraient la jilace. Il y fut distribué plus de 6,500 communions. *T}n a estimé, — écrivit M, LaRocque aux Afélangds Religieux, — que, le dernier jour, il y avait une assis- '* tance d'environ 7,000 hommes, femmes et enfants. Je " ne sais si je verrai jamais spectacle plus imposaiit '^ (|u' offrait cette multitude silencieuse et attentive, " lorstjue l'l;véque lui adressa, du balcon du presbv- *' tère, SCS dernières paroles, qu'il appela ses derniers '* adieux.'' M;^r ïlf>urget, évêque de Montréal, y fit la neuvième visite pastorale, en 1842, y consacra le maître-autel, iit y cf>nfirma ^>î)0 personnes. iJeux ans ]j1us tard, Mgr Gaulin y revint et ordonna trois pcres oblats. xMgr iVincc, évccjue de Martyropolis et coadjuteur de Montréal, fît la dixième visite pastorale, en 1849, puis M;,^' liourget y revint en 1853, 1857, 1863, 1867, et 1871, ])our la visite pastorale; en 1870, pour les funérailles de M. Robert; et, en 1882, pour sa quête en faveur de Tévcché. Mgr Charles LaRocf|iie, devenu évêque de Saint- Hyacinthe, vint à différentes reprises revoir rancienne LES VISITES ÊPISCOPALES 85 paroisse, qu'il avait tant aimée, et son frère Basile, qui y demeurait, en particulier en 1868, où il signa un acte aux registres. Ensuite, Mgr Fabre fit régulièrement les visites pas- torales de 1874, 1877, 1881, 1884, 1887, 1890, 1893, et 1896, où il fit, à L'Acadie, la dernière de toutes ses visites pastorales. Enfin, Mgr Bruchési y vint, en 1900 et en 1903, pour la visite pastorale; en février de 1904, pour Térection du Via-Cruch, dont il donna la première station; et encore en 1906, pour la vingt-sixième et dernière visite pastorale faite à L'Acadie. " Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.^^^ 1 Ps. 117-26. Plusieurs paroissiens de L'Acadie ont, de tout temps, su faire des sacrifices pour la culture intellec- tuelle et îTiorale de leurs enfants. Aussi la bonne éducation y prévaut-elle^ et la paroisse a-t-elle donné plusieurs bons sujets au sacerdoce, à la vie religieuse et aux professions libérales. Comme ailleurs, les plus anciennes écoles primaires valaient, en général, beaucoup mieus que celles de nos jours. Elles étaient alors sous la direction exclusive des pasteurs, qui savaient choisir des maîtres sérieux et chrétiens, capables de donner à leurs élèves une ins- truction solide et une éducation distinguée* Plus tard, avec le prélève légal, les écoles primaires passèrent sous le contrôle légalement et pratiquement exclusif des commissions scolaires, composées, souvent, d'hommes extrêmement illettrés, D^oil un choix sou- vent ridicule des maîtres, et rabaissement continuel du niveau des classes. ^^Dans une campagne, — ^ disait M, le Maire de Mon- tréal, le 5 mai 1905, ainsi que l'a rapporté la Patrie de cette date,— si le curé est écarté de la com- ^' mission scolaire {ce qui est ordinairement le cas), ^^ s'il ne la dirige pas, s'il n'en est pas Tâme, tout y LES ÉCOLES DE L'ACADIE 87 ^^ marche de travers, y ai vu moi-même, à la campa- " gne, des commissions scolaires élues par les contribu- " ables, par des pères de famille, composées, en majorité, " d'hommes qui ne savaient ni lire, ni écrire/' ( Note G à la fin du volume.) Selon toute apparence, le premier instituteur de L'Acadie a été le sieur Louis Gabouriaux. Il demeurait en cette paroisse, le 26 septembre 1810, où, qualifié maître-d^ école, il assistait au testament solennel de Cécile Smith, épouse de Louis Rémillard, reçu par le notaire Pierre Lanctôt. .Un M. Hofiey, dit maître-d^ école, et de L'Acadie, y fit baptiser un enfant le 18 novembre 1816. Joseph Alexandre Sabatté, qui épousa, à L'Acadie, le 3 septembre 1827, Euphrasine Poutre, veuve du docteur Rogers, y a longtemps enseigné. C'était, en même temps, un crieur public et un huissier, qui mou- rut hôtelier. 11 tenait ses classes dans le haut des Salles-des- habitants, après la construction du presbytère actueL Pour séparer les filles des garçons dans les classes, comme on essayait de le faire dès lora, selon l'esprit de r Eglise, qui est encore le même (les écoles composées de filles et de garçons s'appelant écoles mixtes), la fabrique, dirigée par M. Paquin, fit construire, en 1828, pour les filles, la maison de pierre qu'elle pos- sède encore à l'ouest du presbytère et sur son terrain, et pour laquelle elle paya 1439 francs de ses deniers. Sous M. Crevier, les écoles se multiplièrent et firent des progrès. Il écrivit lui-même à Mgr de Montréal,. le 29 août 1S38, qu'il y avait sept écoles dans sa pa- roisse, et (jifelles étaient fréquentées par 202 enfants. D'après la lettre de M, Crevier, il y avait deux écoles, au village: l'une au presbytère pour les garçons, tenue par M. Tugault, avait 34- élèves; l'autre, celle des filles, à la maison de pierre, dirigée par Mme Tugault, née Horteiise-Eugénie Bouc, était fréquentée par 25 élèves.' Un M. Berthelot tenait Técole de la Carrière^ et avait 15 élèves. Une veuve respectable [sic) présidait à Técole du Haut de la Rivière» qui se composait de 12 élèves. L'instituteur de la Grand'Ligne était Ignace Bemier. '' Il ne fait pas de philosophes,— disait M. Crevier,— ^^ mais il enseigne le catéchisme." Son école était suivie de 51 élèves. L'école mixte de Benziger, au Ruisseau-de-Bdle-Cor- ne {sic), avait 40 élèves. Enfin, l^école mixte de François Nicolas, fréquentée jusque lA par environ 25 élèves, était vacante, son ti- tulaire étant en prison à Montréal, accusé de haute traliîson. Sous \1. LaRoccpie, les écoles progressèrent encore. La fabrique vota 4-00 piastres le 21 janvier 1841, pour la construction d'une école à la Grand^Ligne, aujour- iriuii de Siunt-Bhuse, et 12 piastres par mois, pour le ï M. et Xltiie Tugault (nés en France) suivirent ensuite M. La- Rijcque à Saint-leau, où ils n'élevèrent qu'un fils, qai devinf avocat, et qui iiiinirui sans enfant. Mme Tugault, décédée longtemps après 8i>ii époux ^ donna presque tous se^ considérables biens aui Snlpiciens de Montréal, qui ne la connaissaient pas, en reconnaissance de ce 4 ne leurs anciens les avaient protégés, elle et son mari, à Icor arrivée en Canada. LES ÉCOLES DE L'ACADIE 89 -soutien de Tinstituteur, ce qui fut payé pendant quel- ques années/ Plus tard, MM. Martineau, Gervais, Duquet, Mau- •cotel, et Liénard enseignèrent avec succès, au village, ainsi que Mlles Poirier, Boire et autres. En 1907, il y avait encore six écoles dans la pa- roisse, avec les titulaires suivantes : au village, Mlles Masse et Martin ; en haut de la Rivière, côté est, Mlle Boulerice; à Bon-J arrêt, Mlle I^écuyer; aux Concessions, Mlle Morin; au Ruisseau-des-Noyers, Mlle Sicotte; et à Belle-Corne, Mlle Thérèse Gagnon. Ces six écoles étaient fréquentées par environ 190 élèves. Il est sorti des anciennes écoles de L'Acadie, pour les collèges classiques et autres écoles, plusieurs jeunes gens, qui sont entrés plus tard dans les professions li- bérales, et qui ont fait honneur à leur paroisse natale. Pour l'exercice de 1907-08, la commission scolaire était composée de MM. Israël Brunelle, président, J.-Bte Déland, Ignace Gélineau, Hilaire Senécal et Maxime Coupai, commissaires, et de M. J.-Bte Brault, secrétaire-trésorier depuis 30 ans. Les protestants ont aussi une école dissidente. 1 L'emplacement de cette école appartient encore à la fabrique de L'Âcadie. Les plus anciens marchands et les hommes fie profession de UAcadie Les hommes de profession, menant un train de vie plus dispendieux que celui des marchands, et ayant besoin d'une clientèle plus riche que celle de ces der- niers, ne peuvent arriver dans une place nouvelle qu^1p^ès ceux-ci et qu'au moment où le nouveau centre cjit déjà fort et bien organisé. C'est ce qui eut Heu à L*Acadie. Les tnarchands j vinrent d'abord, puis les médecins, les notaires, et mt^nie les t'ivocats. Le plus ancien marchand de L'Acadie a été le sieur J.-Bte Montséniî? du Biat, natif de Vienne, en France, (|ui, déjà domicile à L'Acadie, s*y maria le 26 sep- 1 cm lire 17H5. M, jaec pies-Clément Herse y vint ensuite et y fit liMiL:U"nii*s le commerce. C'était un Français» proba- lik'iiietU un royaliste dégoûté de la Révolution, un vé- t'ilalile arislocrate, peut-être même un noble; car son aruviUcrie, actuellenient en possession d'un notable du vdl.i^e i\<' X;qiiervi!le, porte des armoiries. Ses cuil- ICres, ctUiv autret^ objets, portent son monogramme mêlé A celui tic Sivu épouse, et un évu surmonté d'une de\tioohétv tenant une clef. Après avoir perdu sa pre- uûciv é|Hnise. qui lui avait laissé un fils, mort celiba- : ^^^^^^^^^^^^H^S^^^r -1 ''id^^V^ g 3. -< S'- il s* 5- w h ^Py^ \ iP^II^^^H^ > 1 ^^^^^^^^^^^^^Hk \w ^-^ b^^^^^^^^^^^HL^l^ ^^^^Â LES NOTABLES 91 taire, il se remaria, au Canada, à Mlle Marguerite Lacroix, sœur de Paul Lacroix, qui a fait tant de procès-verbaux pour L'Acadie, et de Joseph Lacroix, tous deux de cette paroisse, et d^Hippolyte Lacroix,, de Saint-Charles-sur-Richelieu. Il en éleva un fils, Jacques-Clément, baptisé à L'Acadie, en 1790, et deux filles, désignées plus tard sous le nom de dames Herse^ Mlle Antoinette, mariée au protestant John Richard- son, et qui n'eut pas d'enfant, et Mlle Sophie, baptisée en 1794, et qui mourut célibataire vers 1872. Enfin, l'un des plus anciens et des principaux mar- chands de L'Acadie a été le sieur Pierre-Louis Girar- din, qui, en 1811, épousa Mlle Rosalie Roy, fille du capitaine Laurent Roy. On croit que le plus ancien médecin de L'Acadie a été le docteur Henry V. Rogers, qui avait été licencié en 1811. Avant lui, on allait quérir des médecins à Laprairie ou à Chambly. Il mourut assez jeune, puis- que sa veuve s'est remariée, en 1827, à M. Sàbatté. Il y avait un autre médecin à L'Acadie, en 1817, le docteur Doucet. Il épousa en cette paroisse, en 1817, une Française, Mlle Julie-Olive Carpentier, du diocèse de New-York, en présence de messire Antoine Martin et de l'honorable Charles Grant. M. Roux, vicaire-gé- néral, leur avait donné dispense de deux bancs pour le diocèse de Montréal, et Mgr Connelly, celle de toute publication pour celui de New- York. En 1818, M. Paquin écrivait à Mgr Plessis qu'il y avait, à L'Acadie, un docteur Doucet marié à une Française. Après eux vinrent les docteurs Côte et Timoléon OuesneU^ Le docteur Côte, catholique peu fervent, con- tribua pour IjeaucDup au soulèvement des paroissiens de L'Acadie, en 1837 et 1838, et finit par s'enfuir aux Ktats*Unis, on il devint ministre hérétique, ainsi que l'affirme M. LaRocque dans les Mélanges Religieux, et ou, selon une tradition, il eut une fin bien misérable. Le docteur Quesnel, au contraire, était un bureau- crate et prêchait le respect des lois. C'était le frère des avocats F. -Auguste Quesnel, député dès 1827, puis membre du Conseil Spéeial^ où, avec Neilson et Cuth- bert, il vota contre l'Union des Canadas, et Jules-A. Quesnel, qui plaida coutre les syndics du presbytère en 1822. Les patriotes^ ^^uidés par le Dr Côte, le clerc no- taire Demers, et autres, lut ôtèrent sa commission de juge des petites causes ou de magistrat stipendiaire, et firent tant de tapage à sa maison en cette circonstance, que Mme Quesnel, Fia vie Singer, y contracta le germe de la maladie qui la conduisit à la tombe. C'était le père de M. Jules Quesnel , de Saint-Jean, et de Mmes docteurs Basile LaRocque et Moïse Moreau, et de Mme Henri Hamilton, de Montréal. Il avait été licen- cié en 1822. Après s'être remarié à Mlle Bourgeois, à L'Acadie, il retourna à Boucherville, sa place natale, où il mouinit vers 1865. Vinrent ensuite les docteurs Walmsley, licencié en 1829, Basile LaRocque, et Guillaume Beaudriau, licen- 1 M. Vital Bourassa, qui l'a bien connu, nous a assuré que le docteur Côte était Canadien français. Vn M. Quesnel, de Lachine, le docteur Charles Qnesnel, signait Thiéncl. (Dîct. Géu.) M. ET Mme narcisse BRAUI.T LES NOTABLES 93 cîés en 1839. Le docteur LaRocque pratiqua, à L'Aca- die, pendant plus de trente ans, et y éleva une grosse famille, dont les docteurs Henri, Emile, et Joseph LaRocque, pratiquant aux États-Unis. C'était le frère du sixième curé de L'Acadie. L'Acadie eut ensuite les docteurs Taupier, Cou- lombe. Sylvestre,... et Lécuyer, praticien actuel. Au temps des docteurs Quesnel et LaRocque, on ne parlait pas encore d'appendicite, ni de pérityphlite ; mais il y avait bien souvent des inûammations de boyaux. On ne doit pas, pourtant, se moquer du médecin ; mais il le faut honorer, comme le dit rÉcri- ture, parce qu'il est nécessaire.^ Les notaires le sont aussi, non pour la conservation de la santé ou de la vie, mais pour celle des biens tem- porels. Leur profession est tout de même, aujourd'hui, bien précaire, en cette province, et nous croyons qu'elle devrait être fusionnée avec celle de l'avocat. Le premier notaire résidant à L'Acadie fut le notaire Pierre Lanctôt, frère, neveu, ou cousin du second curé de la paroisse, et arrivé pendant l'administration de ce dernier. Il avait reçu sa commission en 1809 et avait d'abord pratiqué à Laprairie, où il fit son premier acte portant minute le 20 novembre 1809^ un acte de vente du capitaine Pierre Pinsonneau, de Saint-Philippe, à son frère Charles Pinsonneau, du même endroit, d'une terre de six arpents de largeur sur trente de profondeur, sise au Rvisseau-la-SalinCy seigneurie La Salle, appartenant au sieur Christophe 1 Honora medicum propter necessitatem. (Eccl. 38-1) 94 HISTOIRE DE L*ACADIE Sanguinet en procès avec le roi. Le notaire LanctÔt vint s*établir à L'Acadie de bonne heure en 1810 ; car il y étfiit déjà domicile, le 12 juin de cette année, où il fit son quatre-vingt-huitième acte. U y deraeurait encore, en 1820, où il fit la requête des habitants des Côtes demandant une paroisse ; mais il retourna pra- tiquer à Laprairie, où il fit son dernier acte en 1859, Son greflfe est à Montréal, Le second notaire arrivé à LVAcadie fut le notaire Louis Decoignc, dont le nom patronymique était plutôt Decouagne, et dont les anciens prononçaient le nom comme s'il avait été écrit : Deguâne, Il n'avait été commissionné qu'à l'âge de quarante ans, le 28 avril 1807, et s* était d'abord établi à Saint-Philippe, où il pratiqua jusque vers 1815 qu'il arriva à L'Acadie, où il fit baptiser des enfants. 11 y pratiqua ensuite jusqu'à sa mort arrivée en 1832, du cbolêra-morhiis, laissant de son épouse, Marguerite Bezeau, trois fils, Louis-Mars f^ui lui succéda comme notaire à L*Acadie, Pierre- Théophile, notaire, qui a pratiqué à St-C^^prien, et ThcodoHe, qui n'eut pas de profession, et plusieurs filles, dont Henriette, déjà mariée au notaire J,-Bte Lukin, praticjuant à Saint-C^^pricn, dont elle a été la première épouse; Au relie aussi déjà mariée h un M. Lévesque, et qui épousa ensuite Alexis Duliord dit Lato u relie, de Saint-ficorge d'iber ville, et Mlle Adélaïde, qui mourut la même année (juc son jjèrc, aussi du choléra. Il mou- rut à 05 ans, et son greffe est à Saintjcaii, Le troisième notaire de L'Acadie, dont le greffe est aussi à Saint-Jean, fut le notaire Louis- Laurent Ar- LES NOTABLES 95 -chambeault, qui avait été commîssionné en 1820, et qui y pratiqua jusqu'à sa mort arrivée en 1859, à 63 ans. Il était fils de Jacques Archambeault, de la Longue- Pointe, et avait épousé, en 1824, à L'Acadie, Eméren- tienne Denault, fille d'Hippolyte Denault, de Laprairie. Il y avait plusieurs amis à ses noces, entre autres le notaire Pierre-Paul Démaray et son épouse, Jovite Porcheron, de Saint Jean,^ le docteur Timoléon Ques- nel et son épouse, etc., etc. Le quatrième notaire de L'Acadie a été le notaire Louis-Mars Decoigne, fils du précédent du même nom. Il avait été commissionné, en 1827, et avait d'abord épousé Henriette-Elmina Hammond, protestante, qui abjura l'hérésie, à L'Acadie, en 1832, et en avait élevé trois filles, Laura, Élise, et Cornélia ; puis en secondes noces, Caroline Auclair, fille de Joseph Auclair, qui lui a survécu, et de laquelle il éleva deux fils, Horace et Melville, qui moururent aux Etats-Unis, comme leur mère. Le notaire Louis-Mars Decoigne était de haute sta- ture, avait le teint clair, et parlait parfaitement l'an- glais. Il mourut de consomption pulmonaire, en 1857, à 59 ans, et son greffe est à Saint-Jean. Vinrent ensuite le brave notaire Eugène Archam- beault, commissionné en 1857, et pratiquant actuel- lement à Saint-Jean ; le notaire Charles-Thomas Char- bonneau, qui pratiqua ensuite à Saint-Jean, où son greffe se trouve actuellement en dépôt chez le notaire 1 Mme Démaraj. par son premier époux, était la mère du Père D. Dandurand. O. M. I. A.-N. Délaad, et qui monnit vers 1892, laissant son épouse, Marie-Louise Lacroix, petite-fille d*HippolTte Lacroix, frère de Mme Herse; et le notaire Hyacinthe Côté, dont le greffe est à Saint-Jean, second époux de Charlotte Rov, fille du capitaine Pierre Roy, tous deux commissionnés en 1859. On peut aussi croire qu'il y eut autrefois des àYO* cats résidant à L'Acadie. Da moins, Jacques-Clément Herse, avocat, y fut iohumé, en 1816, à 26 ans, ayant été baptisé en 1790. Il fut, au moins, le premier avocat né à L'Acadie. Il était Tépoux de Luce Robitaille, coti- sanguine de cet ancien XJ. Pierre Robitaille, qni arait été curé de Rimouski, de Saint-Philippe, de &. '*- Charles, et de Sainte-Marie-de-Moanoir, et qni ven. it si souvent en visite à L'Acadie. Il laissa deux fines, qui héritèrent des dames Herse, et qni Yécurent au comté de Rouville. John Lennox, un autre avocat, abjura rhérésie, à L'Acadie, en 1832, à 30 ans, eu présence de messire Etienne Lavoie, qui le baptisa sous condition. D ent pour parrain Patrick Buoklev, écuyer, et ponr mar- raine, Mlle Marie-Anne Lennox. Plusieurs sommités ont apposé leurs signatures à l'acte de son baptême. Lorsque les hommes instrtdts d'une paroisse ont du patriotisme, et qu'ils sont bons chrétiens, ils y penvent taire beaucoup de bien par leur initiative et leurs bons exemples. Si. en outre, ils ont reçu une bonne éduca- tion, ils peuvent aussi beaucoup contribuer au main- tien de kl respectabilité et du bon ton. LE R. P. STANISLAS BRAULT, O. M. I. Né à L'Acadie CHAPITRE TREIZIÈME Les 0£Bciers et les Orgues de V église de VAcadie Les officiers de Téglise doivent tous être de bonnes mœurs et de bonne réputation, et bien qualifiés pour leurs charges respectives, puisque ce n'est qu'à défaut de clercs, et par privilège, qu'ils exercent leurs fonc- tions. Sans ces qualités ils ne peuvent être engagés comme tels, ou, déjà engagés, ils doivent être con- gédiés. Selon toute apparence, Sylvain Dupuis, puis Nicolas Garand, ont été les premiers bedeaux de la paroisse. Ils ont, en eflFet, assisté à un si grand nombre de sépul- tures, dès l'origine de l'église et du cimetière, que l'on peut croire qu'ils étaient bedeaux. Michel Tremblay était bedeau en 1814, ainsi qu'il est dit dans un acte de cette année, et Elie Caisse, en 1822, selon des actes des 18 et 22 mai de la même année. J.-Bte Dubé a été bedeau de 1825 à 1851, où il fut remplacé par son fils, qui se noya, en 1854, à 28 ans, dans la rivière Yamaska, pendant une promenade qu'il était allé faire à Saint-Hyacinthe. Son corps fut inhumé à L'Acadie, le 7 septembre de cette année. , Ses successeurs furent, entre autres. Clément Marsan, 98 HISTOIRE DE I^'ACADIE qui a été bedeau une douzaine d'années ; Joseph Go- dreau qui a été engagé en 1874 ; Alfred Dubé, engagé en 1880^ et Adélard Marier, le bedeau actuel, en charge depuis le 1er septembre 1894. Ces messieurs eurent d'abord de belles robes toutes galonnées, que leur fournissait la fabrique, et qui leur duraient une douzaine d^années chacune. Quant aux maîtres-chantres, Louis Guérin-Lafon- taine en a problablement été le premier. Il est certaitit du moins, qu'il Pa été dès les premiers temps de la paroisse, et qu'il a chanté longtemps. 11 était chantre en 1800, on le voit aux comptes de la fabrique, et il Tétait encore, en 1827, le 23 janvier, au mariage de sa fillcj Romaioe, avec Pierre L*Heureux, père des sieurs Pierre et Joseph L'Heureux, de L'Acadie, et aïeul du sieur Pierre -L L'Heureux, de la banque de Saint- Jean. De 1849 à 1854, le maître-chantre a été Olivier Hébert. Il fut remplacé par le sieur Narcisse Brault, qui rem- plit cette charge^ à L\Acadie, pendant plus de 30 ans. Il avait, auparavant, été maître-chantre à Saint- Luc et à Saint Jacques-ie-Mineur, M. Brault était un brave Acadienj un citoyen fort respectable et un bon chrétien. Marié à Mlle Marie Toupin, il en éleva une nombreuse famille, dont deux prêtres, trois religieuses, et plusieurs bons citoyens. (Note H.) Ses successeurs furent MM. Maucotel, qui exécutait parfaitement le plain-chant, Maxime Coupai, dont la LE R. P. JOSEPH BRAULT, S. J. Né à L'Acadie 99 roix est sonore, et plusieurs autres, qui se succédè- •ent à de courts intervalles. H n'y eut d'abord, à L'Acadie, comme en bien Tautres paroisses rurales, que du plain-chant, sans lucun instrument, si ce n'est, peut-être, qu'on em- ploya des orgues à manivelle, ou des serpents, comme )n le fit à Saint-Luc. Le premier orgue à tuyaux, que la fabrique acheta ;n 1832 après avoir voté 12,000 francs pour le payer, :t qui avait été fabriqué par Joseph Bourdon, fut nauguré le 25 juillet 1833. H avait été accepté sur 'expertise de M. Alexandre Dufif, qui reçut 90 francs :n 1833, et de M. Gauvreau, qui en fut sans doute le )remier organiste régulier, puisqu'il reçut comme sa- aire 373 livres et 10 sous en 1833, et 180 livres pour :rois mois de service en 1834. Cet orgue dura jusqu'en 1869, où il fut remplacé par l'orgue actuel, construit par Louis Mitchel, de Montréal, et payé 5,400 francs, le vieil orgue ayant été donné en à compte à raison de vingt-cinq pias- tres. L'orgue est de tous les instruments celui qui imite e mieux la voix humaine, et qui soutient mieux le >lain-chant. L'Eglise le tolère aux conditions posées >a.r Pie X dans son Motu-Proprio de 1903, c'est-à-dire [u'il ne doit jouer que des morceaux graves et capables 1^^ porter à la piété, et qu'il lui est défendu de noyer ^s voix des chantres au point d'empêcher de com- ^Tendre leurs paroles. Les orgues trop puissantes, comme nous l'avons 100 HISTOIRE DE l'aCADIE toujours cru, sont donc des hors~d' œuvre et des contre- sens, qu'il faudra faire disparaître. Il est difficile parfois, à la campagne, de trouver des organistes bien qualifiés. Cette difficulté s'est aussi rencontrée j à L'Acadie. Ainsi, en 1840, à son arrivée à L'Acadie, M. La- Rocque dut écrire à Mgr Boorget qu41 j avait trouvé un assez bon orgue, mais qu'il nV avait pas d'orga- niste. Il demandait, dans la même lettre, la permission de prendre de Targent à la fabrique pour faire appren- dre la musique à quelque jeune fille de talent, qui pourrait ensuite toucher T orgue, si toutefois Sa Gran- deur^ malgré sa répugnance, voulait autoriser une femme à toucher un orgue à Péglise, Mgr de Alontréal n'ayant pas accordé cette per- mission, M, LaRocque finit par faire toucher son orgue par le protestant John Richardson, époux de Mlle Antoinette Herse, Sous M. Ricard, il n'y eut pas de musique à TégHse, faute d'organiste de son goût ; mais, en 1850 et en 1lS51, rorgue fut joué par Mlle RouxeL Puis il fut confié à Mile Charlotte Roy, qui le toucha jusqu'à son mariage au docteur Régnier, en 1853. Charlotte Roy, remariée plus tard au notaire Côté, fut encore organiste, de 1870 à 1876, où elle fut remplacée par Mlle Hermine Roy, fille du sieur Lévi Roy, Fuis, les organistes furent, entre autres, Mme L'Heureux (née Filion, de Saint-Jacques-le-Mineur), et Mlles Maucotel, Desnoyers, et Bourassa, l'organiste actuelle. Les organistes doivent toujours se souvenir que le M. I.AIiBI-: MIvDARI) HOrRASvSA X(' à I/Acadir OFFICIERS ET ORGUES DE L'ÉGLISE 101 principal, pour Torgue, est d'accompagner le chant grégorien, et que, à la rigueur, ils pourraient fort bien se dispenser de jouer aucun autre morceau. Les fidèles n'en seraient peut-être que plus recueillis et plus attentifs aux saints mystères. CHAPITRE QUATORZIÈME La Cloche de UAcRdie Selon toute apparence la paroisse de L*Acadie a été six ans sans cloche, et n'en eut toujours qu'une ensuite, depuis 1790, où fut achetée la cloche actuelle. Cette cloche, d'environ 600 livres, et payée 2,100 francs, a été achetée à Montréal, et bénite par M. Lancto, le 8 juin 1790, deux jours avant la- fête de Sainte-Marguerite. Elle eut pour parrain le capitaine Laurent Roj^ et pour marraine, dame Marie- Anne Brosseau, épouse du capitaine (plus tard major) Constant Cartier. Elle fut d'abord placée sur l'ancien presbytère- chapelle, avant la construction de l'église, puis au clocher, qu'elle fait beaucoup osciller lorsqu'elle sonne. Depuis 117 ans, donc, elle appelle aux oflBces, et sonne aux baptêmes, aux mariages, aux sépultures^ etc., et s'associe à toutes les joies et à toutes ks douleurs de la paroisse. I Elle a le son doux et argentin^ donne la note do aiguë, et s'appelle Maric-Margiterite. \ La collecte à sa bciicdiction a donné 28 francs. LE R. P. ALCIDE BROSSEAU, O. F. P. Né à L'Acadie CHAPITRE QUINZIEME Les Enfants de UAcadie consacrés à Dieu L'Acadie a donné sept prêtres à TEglise, quelques jeunes gens à des communautés d'hommes, et plus de soixante religieuses au cloître. Nous parlerons d'abord des prêtres, puis des religieuses. § I — Les Prêtres I. — Le premier prêtre né à L'Acadie a été M. Mé- dard Bourassa, né le 18 janvier 1818, du sieur François Bourassa et de dame Geneviève Patenaude. Il fut ordonné prêtre dans Téglise même de L'Acadie^ le 5 mai 1844, avec deux autres pères de la commu- nauté, où il était d'abord entré, selon la relation suivante, que M. LaRocque a écrite aux archives de la paroisse, et que nous allons citer : " Le cinq mai mil huit cent quarante-quatre^ " dimanche, solennité des apôtres S. Philippe et " S. Jacques, Monseigneur Rémi Gaulin, évêque de " Kingston, etc., à la demande de Mgr Ignace Bourget, " évêque de Montréal, a ordonné prêtres trois frères " de la société des Oblats, savoir : le frère Médard " Bourassa, de cette paroisse, le frère Fisette, de " Contrecœur, et le frère Laverlochère. • cure ae ^^namoiy^ ivi. rnnce, cnanoine, ±\i. i^iamon- '^ don, prêtre de la cathédrale, M. Papîtiean, curé de ■' Saint-Luc, et les révérends Pères Oblats Honorât, ^' supérieur, Telmoot, Baudrand, Allard, Léonard et ■ ■ Dandurand. '^ Le lendemain, lundi, 6 mai, par autorisation de " PÉvêque, le Père Bourassa est allé dire sa première '^ messe dans la chambre de son père, dangereusement '* malade, et qui avait été administré, samedi, la veille " de l'ordination de son fils. (Sa maladie laissait si peu " d'espoir de guérison, que Ton pensait généralement *' que son fils dirait sa première messe pour le repos '* de son âme. ) ^ ^' Le Père Laverlochêre a dit une messe basse, sa ^^- première, dans cette église, à huit heures. " A 9 heures, le Père Fi set te chantait une grand*- ^' messe solennelle, TE vêque présent, à la suite de laquelle ^' ces trois nouveaux prêtres se réunissaient en chasuble " au pied du grand autel, où ils avaient été ordonnés ^' la veille, pour entonner tous trois ensemble et " chanter le Te Deum d -actions de grâces. ' ■ A midi tous ces messieurs partaient pour retour^ '' ner chez eux à Longueuil. (Signé) '^ C, LaRocque, Ptre " M. Médard Bourassa mourut en 1896, à Longueuil 1 M. Bourassa, père, était si malade que, après ravoir admi- nistré^ M. LaRocquc lui fit ses adieux, ajoutant: " Nous nous reverrons dans Tautre monde," — '* J'espère bien,— lui dit M. Bou- rassa, — que nous nous verrons encore dans ce monde-ci.'* Il vécet encore 25 ans. M. L'ABBE AMEDEE GODIN Né à L'Acadie ENFANTS DE L'ACADIE CONSACRÉS À DIEU 105 II.-— Le Père Augustin Régnier, jésuite, né le 21 ;août 1821, du sieur Augustin Régnier et de Dame Angélique Gagnon, fut ordonné prêtre en 1855, et mourut, à New-York, en 1883. III.— Le père Stanislas Braidt, oblat de Marie- Immaculée, né le 20 janvier 1856, du sieur Narcisse Brault et de dame Marie Toupin, est actuellement au juniorat d'Ottawa. IV.— Le Père Joseph Brault, jésuite, frère du précé- dent, né le 16 septembre 1858, fait actuellement du ministère paroissial au côté américain du Sault-Ste- Marie. V.— Le Père Brosseau, dominicain, fils du sieur David Brosseau et de dame Marceline Lamoureux, demeure actuellement à Téglise Saint-Jean-Baptiste, eace ! Amen ! ^ ^ A la mémoire de Pierre McDermott, Décédé en aTril 1872^ âgé de ùS ans. Natif de la paroisse de Gianaid, comté de Longford, Irlande. Que son âme repose en paix ! Amen î M. FRANÇOIS BOURASSA, M. P. Né à L'Acadie ; député du comté de Saint-Jean pendant 42 ans LE CIMETIÈRE DE L'ACADIE 119 t J. H. S.— To the memory of Catherine Salmon, wife of Peter McDermott. Died May 4th, 1839, aged 35 years. A native of the parish of Giannaïd, county of Longford, Ireland. May her soûl rest in peace ! Amen ! t To the memory of Michaël Dunn. Died May 17 th, 1838, aged 68 years. A native of the parish of Hac- kett's town, Co. Wicklow, Ireland. May his soûl rest in peace! Amen! t To the memory of Margaret Byme, wife of Michael Dunn. Died Oct. lOth, 1848, aged 72 years. May her soûl rest in peace ! Amen ! t J. H. S.— Sacred to the memory of Ann Jane Sheri- dan, wife of Sergt. Jas. York, late 71st Regt., who departed this life, 6th July, 1858, aged 47 years. La prière lue sur les autres monuments irlandais : "Que son âme repose en paix !" n'existe pas sur celui-ci^ peut-être parce que le sergent York, qui Ta fait écrire, étant protestant, ne voulut pas prier pour Tâme de son épouse. On trouve aussi des monuments à la mémoire des Denison, des Ryan, des Callaghan, des O'Brien, des Smith, des McGinnis, etc., etc. Chez les Canadiens ou Acadiens, plusieurs ont aussi des monuments, élevés à leur mémoire, entre autres les suivants: Paul Piédalue, décédé en 1859, âgé de 69 ans, et Marie-Louise Boudreau, son épouse, décédée en 1845, à 55 ans. Charles Roy, décédé en 1860, à 75 ans, et Marie- Louise Cartier, son épouse, décédée en 1874, à 84 ans. 120 insTOÏRE DE L*ACADÏE David Rov, décédé en 1870, à 79 ans, et Marguerite Dépclteau, son épouse, décêdée en 1857, à 64 ans. François Bourassa» décédé en 1869, à 84 ans; Ge- neviève Patenaude, son épouse, décédée en 1872, à 83 ans; François Bourassa, leur fils, ancien député du comté de Saint-Jean, décédé en 1898, à 85 ans. Sur ce dernier monument, commun aux trois, se Usent ces trois mots: Foi, Vertu, Travail, devise de Tan- clcn M. Bourassa. Narcisse Brault, décédé en 1904, à 88 ans; Marie Toupin, son épouse, décédée en 1901, à 84 ans; leur fils Narcisse, décédé en 1854, à 17 ans. Euphrasine Poutre, femme (sic) de J.-A. Sabatté, morte [sic) en 1832, à 38 ans. On lit sur ce monu- ment les mauvais vers suivants ; V Passants, respectez des cendres sacrées. Qui, de leur vivant, furent véûérées. Apprenez qu'une mort prématurée N'a point respecté une femme aimée Par son époux vivement affligé, P^lle était décédée du choléra*morbus, La famille Robert. — C'est le plus riche, le plus ap- parent et le plus beau monument du cimetière. 11 a été érigé par les soins des MM. Landr\% prêtres, cu- rés au dioccsc de Springfield, et neveux de M. le curé Robert, à la mémoire de leur mère, de leur grand '- nicre, et d'autres parents inhumés à L'Acadie. Il a été placé à Test de réglisCj en face de la chapelle de la sainte Vierge. LE CIMETIÈRE DE L'ACADIE 121 On y Ut les noms de Julie Robert, épouse de Fran- çois Landry, née à Verchères en 1810, et décédée en 1887; de Marie-Reine Boisvert, épouse de J.-Bte Robert, décédée en 1861, à 80 ans ; * d'Augustin Robert, décédé en 1857, à 23 ans ; de Pélagie Robert, épouse d'Olivier Pichette, décédée en 1873, à 60 ans ; d'Emma Pichette, épouse de J.-B. Brault, décédée en 1884, à 42 ans ; et d'Olivier Pichette, décédé en 1899, âgé de 77 ans. Les dames Herse ont aussi leur monument. C'est une planche de marbre fixée à l'extérieur du mur est de l'église et portant ce qui suit: AUX DAMES HERSE LA PAROISSE RECONNAISSANTE 26 SEPTEMBRE 1878 Les sieurs Isaïe Bissonnette, père de M. J.-Bte Bissonnette, de Saint-Biaise, et du notaire Achille Bissonnette, de Montréal, Laurent Roy, frère d'Eus- tache, Pierre L'Heureux, etc., y ont aussi de beaux monuments. D'autres furent inhumés sous l'église, et n'ont pas pu avoir des monuments au cimetière. Enfin, le plus ancien que nous y ayons trouvé est une vieille planche de bois, clouée au mur nord-ouest de l'église, et portant ces mots presque illisibles : " Ici repose le corps de gen le mai (lisez Jean Lemay) décédé le 30 septembre 1818, âgé de 80 ans." Tel nous apparaît le grand dortoir de L'Acadie. U 1 C'est la mère de M. le curé Robert. j règne tin silence solennel. On j pent à Taise méîi- ter sur la mort et la vanité des choses humaines. S'il J eut autrefois de Torgueil et de ropulence en cette paroisse, ceux qui eurent ces sentiments sont aujourd'hui bien humiliés ; car l'étranger, même le paroissien qui pénètrent à son cimetière, ue sauraient dire les noms de la plupart de ceux dont ils foulent les cendres. Autrefois, le cimetière des enfants baptisés» qn'il convient de séparer du cimetière des adultes, était entre Téglise et le presbytère actuel, dans un endroit aujourd'hui ombragé par un joli bocage. CHAPITRE DIX-NEUVIÈME Les ancêtres de la famille Roy, de VAcadie Nous croyons être agréable et utile à plusieurs de nos lecteurs, en leur donnant maintenant la notice généalogique de la famille Roy, de L'Acadie, l'une des plus anciennes, des plus nombreuses, et, pendant des années, des plus importantes de la paroisse, où elle est encore représentée. I. — Le premier ancêtre de la famille Roy, de L'Aca- die, s'appelait Pierre. Il était né à Saint-Michel-le-Clou, au diocèse de La Rochelle, en France, fils de Charles Roy et de Jeanne Boyer, et avait été baptisé en 1638. H est probable qu'il faisait partie du régiment de Carignan, arrivé dans la Nouvelle-France en 1666, et qu'il y fut licencié avec ce régiment ; car il s'établit à Montréal, en 1672, date du licenciement de cette troupe, et s'y maria, le 12 janvier de la même année, à Catherine Ducharme, baptisée à Saint-Benoît de Paris, en 1647, fille de Jean Ducharme et d'Anne Lelièvre. Catherine Ducharme devait être ce que, dans le temps, on appelait une ûlle du roi, c'est-à-dire une bonne jeune fille pauvre élevée, en France, dans une maison de charité subventionnée par le roi, et envoyée en Canada pour y épouser quelque bon colon. Ils vécurent ensuite à Laprairie» où ils firent bap- tiser presque tous leurs enfants ; mais ils moururent tous deux à iVIootréal, où ils s*étaieut retirés, et où |eurs corps furent inhumés, celui de Tépouse k 21 février 1719, et celui de Tépoux le 28 octobre 1721. L'aînée de leurs enfants, baptisée à Laprairie le 4 juillet 1674, sous le nom de Marguerite^ devint reli- gieuse de la Congrégation de Notre-Dame, sous le nom de Sœur de la Conception, et fut supérieure à Louis- bourg dans des temps bien difficiles. M. Faîllon en a parlé dans la Vie de la Vén. Alarg'uerltG Bourgeois^ fondatrice de cette communauté. Quant à leurs autres enfants, nous ne parlerons que de Jacques, qui fut le second ancêtre de la famille Roy, de L'Acadie IL— Jacques Roy, leur fils, sieur de Saint-Lambert, baptisé à Laprairie, le 13 mai 1688, épousa, à Mont- réal, le 24 novembre 1711, Marthe-Marguerite Frencb^ fille du diacre protestant Thomas Frcnch et de Marie Catlin. Son épouse était née, le 22 mai 1695, à Deerfield, I2tat de Massachusetts, d'où elle fut emmenée en cap- tivité par les Abénaqiiis, le 11 mars 1704, à Tâge de huit ans, avec son frère et ses deux sœurs, et leur père, Tun des ancêtres des défunts Père French, jésuite, et Sr Saint-Damîen, de la Congrégation Notre-Dame. A son arrivée en Canada, elle avait été confiée aux Sœurs de la Congrégation, qui la firent baptiser, le 2!1 Juin 1707, et qui firent ajouter au nom de ilfartAe I LA FAMILLE ROY 125 qu'elle portait déjà, celui de Marguerite, qui était celui de sa marraine. Ils vécurent à Montréal, où ils firent baptiser leurs enfants, en particulier Laurent, le troisième ancêtre de la famille Roy, de L'Acadie, dont nous allons parler. Après la mort de son premier époux, Marthe -Mar- guerite French se remaria à Jean-Louis Ménard, de qui elle eut une fille, qui, mariée elle-même au sieur Joseph- Amable Plessis-Bélair, devint la mère du onzième évê- que de Québec. III.— Laurent Roy, fils de Jacques Roy et de Marthe- Marguerite French, surnommé King ainsi que ses descendants (ce qui est la traduction du mot Roy dans la langue de sa mère), baptisé à Montréal, en 1725, s'y maria, le 22 avril 1748, à Catherine Cordier, âgée de 19 ans, fille de Gabriel Cordier et de Madeleine César dite Levrard. Ile vécurent d'abord à Montréal, puis à Saint-Cons- tant, et enfin à Contrecœur, où ils moururent munis, tous deux, disent les actes respectifs de leurs sépul- tures, de tous les secours spirituels de notre Mère, la Sainte Église Romaine. Ils furent tous deux inhumés au cimetière paroissial, l'épouse, le 15 décembre 1795, à 66 ans, et l'époux, l'année suivante, le 16 octobre^ à 71 ans, bien que l'acte de sa sépulture lui en donne 75. Ils eurent plusieurs enfants, dont Laurent, François et Joseph, qui firent souche à L'Acadie, et dont nous allons parler en trois chapitres distincts, et plusieurs 126 HISTOIRE DE l'aCADIE filles mariées à Téglise de Contrecœur, dont 1^ Marie- Anne, mariée à 24 ans, en 1774 au veuf Louis Tremblay» dont le corps fut inhumé dans l'Église de Contrecœur, en 1794 ; 2° Catherine, qui^ à 21 ans, épousa Joseph Ménardj de Saint-Otirs, en 1778 ; Marie-Louise, baptisée à Contrecœur, en 1760, et mariée, en 1780, à J,-Bte Marchesseau, de Saint-Charles-sur-Richelieu, Ce mariage fut célébré par M. Ménard^ curé de Chambly, avec l'agrément de M. Martel, curé du lieu, et en présence de M. Porlier, curé de Saint- Ours. Les époux Y signèrent eux-mêmes, ainsi que le père de l'épouse» qui, en cette circonstance, comme en beaucoup d'autres, signa: lauran roy sans majuscules, comme des prêtres même signaient à cette époque. MM. Laurent, François et Joseph Roy, les premiers du nom à venir s'établir à L'Acadie, et Mgr J.-O. Pies- sis» évêque de Ouébec, par leur commune grand'mère, Martlie-Martrucrite Frencli, étaient donc cousins-ser- mains, étant tils respectivement de Jacques Rov et Louise MéuMrd. frère et sœur utérins, enfants de la dite Marthe- Marguerite French, par ses deux époux suc* cessifs. CHAPITRE VINGTIÈME Laurent Roy y souche de la branche aînée de la famille Roy y de UAcadie Laurent Roy, fils de Laurent Roy et de Catherine Cordîer, naquit à Saint-Constant, au comté actuel de Laprairie, le 4 décembre 1756 ; mais il fut élevé à Con- trecœur,' où se trouvaient déjà ses parents. Tannée suivante, où, le 12 mai, ils firent baptiser leur fille Catherine. Il vint, vers 1776, à Vâge d'environ 20 ans, s'établir à la Nouvelle-Cadie, à Test de la Petite-Rivière de Montréal, sur la terre aujourd'hui possédée et occupée par M. J.-Bte Godin, que son père lui avait acquise, en 1770, de la baronne de Longueuil, représentée par M. Deschambeault, son oncle, et fit lui-même l'acqui- sition de la terre voisine au-dessous de la première. Son frère François étant venu en même temps s'éta- blir en amont sur les deux terres voisines, ils se trou- vèrent bientôt en possession de 360 arpents de belles et bonnes terres, mais encore couvertes d'une forêt vierge, renfermant des ormes, des frênes, des érables et quelques merisiers blancs. Comme ils entendaient bien l'économie, qui consiste, non à vivre cbicbement, ce qui est de l'avarice, mais à mettre bien à profit ce que l'on a, et n'en rien laisser 128 HISTOIRE DE L*ACADIE perdre, ils se construisirent immédiatement eux-inêmes une scierie sur la ri%'ière» eti face de leurs terres, oii il existe encore un moulin à farine, afin de les défricher plus tôt et de mieux utiliser leur bois» que bien des colons font ordinairement brûler. Ils y firent de belles planches, et surtout des courbes de sellettes et des atteiks de colliers, qu*ils vendirent bien chef à Mont- réal. Aussi devinrent-ils bientôt de riches colons. Dans riotervalle, Laurent Roj voulut s'établir. Il épousa, à Saint- Philippe de Laprairie, le 11 août 1777, Isabelle Bro (que Ton a aussi appelée Elisabeth^ EH- sabelle, ou même Lisette}, née dans dans Fancienne Acadie, vers 1755, quelques jours avant la dispersion des Acadiens, fille d*Alexîs Bro et de Marguerite Ea- riault, qui vivaient aussi à la Petite-Kivière, sur la rive ouest, près de la demeure actuelle de M, Laurent Godln.^ Ils avaient [lulilié trois bans à Saint-Philippe^ ou ils étaient tous deux desservis, et à Contrecœur, ou vivaient les parents de l'époux. Le père de l'époux était |>résent au mariage, ainsi que son frère François, son beau-frère Louis Tremblay, et son ami Paul Dupuv. Le père de ré[}Ouse y était aussi, ainsi que ses frères Josej^ih et Charles, et beaucoup d'autres. L'acte de leur mariai^^e a été si^nê ])ar hiurmi roy, Louis Trem- bbiy, lisci roy, et M. le curé J. Gamelin. Ils vécurent toujr>urs ensuite à L' Acadie, et y éle- 1 Xous employons, pour ks noms J*orthographe trouvée aux re- gistres. LA FAMILLE ROY 129 vèrent six fils : Laurent, Alexis, Charles, Êloi, David et Pierre, et deux filles : Isabelle et Rosalie, sœur ju- melle de David. Nous n'avons pas, toutefois, Tintention de faire la nomenclature de tous leurs descendants jusqu'à la gé nération actuelle, bien que nous ayons sur eux, comme sur ceux de François et de Joseph Roy, des renseigne- ments complets et précieux; de peur que la chose ne soit efinuyeuse pour nos lecteurs, vu que les descendants, surtout de Laurent et de François Roy, sont aujourd'hui presque aussi nombreux que les étoiles du ciel.^ Ils éta- blirent leurs fils Laurent, Charles, Eloi et David, et leur fille Isabelle, à la première Grand'Ligne aujour- d'hui de Saint-Biaise, leurs fils Alexis et Pierre, à la Petite-Rivière, ce dernier ayant même hérité la maison paternelle, et leur fille Rosalie au village près de l'église. Laurent, né en 1778, épousa Marguerite Charbon- neau, en 1803, et mourut subitement, en 1849, riche cultivateur et capitaine de milice comme son père. Ils élevèrent quatre fils: Laurent, David, Théophile et François. Alexis, né vers 1780, épousa d'abord Marie-Anne Boudreau, en 1880, puis en 1809, Marie-Catherine Létoumeau, dont il éleva plusieurs enfants, en parti- culier Pierre (dit Pierre- Alexis) né en 1817, et qui a épousé d'abord Marceline Béchard, puis Marceline Landry, dont il eut, entre autres enfants, un fils, Mé- déric, né vers 1875, qui occupe la terre ancestrale, et 1 Nous nous ferons un plaisir de communiquer tous ces docu- ments aux intéressés dans Toccation. » 130 HISTOIRE DE l'aCADIE qui a lui-même épousé, le 13 juillet 1902, Berthe Sur- prenant, alors âgée de 21 ans. Charles, né en 1785, a épousé Marie-Louise Cartier, en 1809. Ils ont élevé cinq fils: Charles, Edouard, Lu- cien, Lévi et Philippe^ et des filles, Eloi, né en 1787, a épousé Marguerite Jourdan. Ils ont élevé plusieurs enfants, dont Pierre [alms Petrus), André {alias Landry), Isaïe, Zéphirin et Joseph < David, né en 1791, a d'abord épousé Marguerite Dépelteau, Us ont élevé huit filles et trois fils : Théode, Narcisse et Alfred. Pierre Roy, né en 1793, a épousé Marie Lareau, en 1816. Us n*ont élevé que des filles: Mmes Weilbrenner, Kemick, Delisle, Régnier (puis Côté), et Gervaîs, i* e. Mlles Emilie, Joséphine, Rosalie, Charlotte et Hermé- négilde. Les quatre premières, mal dirigées par leur mère, eurent le malheur de ne pas vouloir épouser des laboureurs coînme leur père» et de trop recher- i:her la main des hommes de profession, Isabelle a épousé Antoine Bissonnette en 1808. Rosalie, née en 179M, s*est mariée à Pierre-Louis Girardln, en 1811. Isaljclle Bro mourut en 1S25, à 70 ans, et fiit d'aliord inhumée au cimetière paroissial. Mais, à la mort de son époux, en 1S29, à 75 ans, dont le corps hit inhumé dans les caveaux de l'église paroissiale, ses restes furent exhumés du ciraerière et transportés sous Téirlise à côté des siens. C'est là qu'ils reposent tous deux en attendant le réveil sréiiéraL CHAPITRE VINGT-UNIÈME François Roy, souche de la branche cadette de la famille Roy, de UAcadie François, fils de Laurent Roy et de Catherine Cor- dier, naquit vers 1758, probablement à Contrecœur. Il avait environ dix-huit ans lorsque, vers 1776, il vint, avec son frère Laurent, s'établir sur les bords de la Petite-Rivière de Montréal, à la Nouvelle-Cadie. Nous avons vu déjà ce qu'il y fit. Deux ans plus tard, le 3 août 1778, il épousa, à Saint-Philippe, Françoise-Rose Bro, sœur cadette de madame Laurent Roy. En sorte que les deux frères se trouvèrent mariés aux deux sœurs. Son épouse, Acadienne d'origine, était née dans la Nouvelle-Angle- terre, où ses père et mère s'étaient retrouvés, quatre ans après la grande dispersion des àcadiens. Us devinrent de riches cultivateurs et élevèrent une famille vraiment canadienne, sept fils, François, Éloi, Gédéon, Jean, Jean-Baptiste, Laurent et Pierre, et cinq filles, Françoise, mariée à un M. Surprenant, Isabelle (ou Elisabeth), mariée à J.-Bte Paradis, Marguerite, mariée à Charles Paradis, frère de J.-Bte, Angélique, mariée à Pierre Cartier, et Marie, mariée à Pierre Dépelteau. François, né vers 1781, épousa d'abord Marguerite 132 HISTOIRE DE l'aCADIE Laplerre, en 1801, de laquelle il a élevé deux fils, Charles et François ; puis, en secondes noces, en 1819, Louise Ferland, née aux Etats-Unis^ dont il eut qua- tre fils, Thomas, Moïse, Joseph et Pierre- Eugène, et quatre filles, dont Rose, épouse de Raphaël Morean. Eloi. qu'il ne faut pas confondre avec Éloi, fils de Laurent, épousa, en 1801, Marie-Josephte Comeau, puis, vers 1832, Phœbé Bénac dite Lefebvre. Ils eu- rent plusieurs fils et plusieurs filles. Il était, comme son homonyme et cousin-germain, capitaine de milice. Gédéon, né en 1786, épousa Françoise Richard, le 28 septembre 1806, avec laquelle il éleva plusieurs en- fants, dont Joseph, Narcisse et Pierre, né en 1824, et qui épousa Flavie Terrien, fille de Jean Terrien. I! recevait La Minerve et fut rexécuteur testamentaire de son père. Jean, né en 17S9, épousa Archange Baron, en 1814, puis Rose Grégoire en 1835. Ils eurent plusieurs en- fants. Jean-Baptiste, né en 1793, se maria à Madeleine Thibodeau. en 1S13, et en a élevé plusieurs enfants, dont Julien, Narcisse, Thomas et Hilaire, 11 se rema- ria, en 1831, a Marguerite Bréard-Laroche. Laurent, né eu 1798. se maria, en 1818, à Marie- Louise Richard, de laquelle il a élevé plusieurs enfants, dont Antoine. Htlaire, Pierre, né en 1S28, et marié, en 1801, à Eiiphémie Lagesse, qui lui survit, et Laurent. Pierre, né en 1801, à épousé, en 1819, joseplite Terrien, fille de Jean Terrien, de laquelle il a élevé une M. LE CHANOINE EMILE ROY Né à l'Acadie LA FAMILLE ROY 133 intéressante famille, dont : Pierre, né en 1821, marié à Rose Lanciau, (père de Henri, marié à Melle Many, et Hermine, mariée à Ludger Cyrier) ; * Edouard, né en 1825, marié en 1849, à sa cousine Isabelle Paradis (père de feu Théodore Roy, marié à Mlle Marie- Louise Longtin, et aïeule de Louis-Philippe Roy, faisant actuellement sa première année de philosophie au séminaire de Montréal) ; Célanie, mariée à Olivier Hébert; Élodie, veuve d*Isaac Piédalue, fils de Paul, et Célinie (alias Rose) veuve de Joseph Lord, de Chicago, Illinois. Le ciel leur donna encore, en 1803, trois jumelles, qui furent baptisées, à Péglise, le 4 septembre, sous les noms de Louise, Catherine, et Lucie, mais qui moururent dans le même mois, et une autre petite fille, Julie, baptisée en 1805, et qui mourut en bas âge. François Roy, père, fut inhumé dans Téglise parois- siale le 5 septembre 1834, à 80 ans, dit Pacte de sa sépulture, bien qu'il n'en eût qu'environ 76, et Fran- çoise-Rose Bro, son épouse, au même endroit, le 18 mai 1848, à 88 ans. De même que Laurent Roy et Isabelle Bro, ils signaient assez bien pour le temps. C'était de beaux vieillards, de taille moyenne, au teint frais et vermeil. 1 Nous avons béni leur maison, à Bourbonnais, en avril 1904. CHAPITRE VINGT-DEUXIEME Joseph Roy, souche de la plus jeune branche de la famille Roy, de VAcadie Joseph Roy, fils de Laurent Roy et de Catherine Cordier^ naquit vers 1764, probablement à Contre- cœur, d'où coranie ses deux frères plus âgés, il vint s*établir à L'Acadie, vers 1780, sur la même rive de la Petite-Rivière, mais plus haut qu'eux, sur une terre que son père lui avait acquise de la baronne de Lon- gueuil, en 1779. Il y demeura toujours ensuite et y construisit avec un M. Hébert, probablement son beau-frère, un mou- lin à scie, qui a marché jusque vers 1900, et avec le- quel il utilisa le bois de sa terre et fit de si beaux pro- fits, qu*il fut bientôt un riche cultivateur, Joseph Roy, Tancien, se maria, à L*Acadîe, le 26 janvier 1795, à Est lier Hébert, acadienne, fille de Joseph Hébert et de Marie- Anne Bourg. Il en eut un fils, qui mourut célibataire au Détroit, et plusieurs filles, dont Françoise, r[ui épousa le sieur Antoine Bois- sonneault, et qui fut la mère de Messire Charles Bois- sonneaidt, ancien curé de Sainte-Marthe. M. JOSEPH H. ROY Ancien cultivateur de L'Acadie. Le vrai type, au physique, de la famille Roy, de cette paroisse LA FAMILLE ROY 135 Ayant perdu sa première épouse, en 1808, il se re- maria bientôt à Charlotte Dupuis, de Chambly, veuve de François Patenaude, dont elle avait des enfants. M. Henry fit leur contrat de mariage le 16 janvier 1809. H en éleva quatre filles ; mesdames Hubert Morin, Pierre Gagnon, Moïse Brouillette (Eléonore), et Vital Lefebvre-Chauville (Tbéotiste), aïeule de M. Tabbé Eugène Lefebvre, prêtre ; et un seul fils, Joseph Hilaire, communément appelé Jos. Rojr,^ qui hérita la belle maison paternelle (en pierres) bâtie par son père en 1805, actuellement possédée par M. Noël Lécuyer, et presque toutes ses grandes richesses. Une tradition de famille affirme que les demoiselles Roy étaient spécieuses, et que pour mettre à Tabri du danger ces précieux trésors que le ciel Itii avait confiés, leur père les enfermait parfois sous clef dans le haut de la maison ; mais que ces ingénieuses jeunes filles y tinrent tout de même leur cour du haut de leurs fenêtres, et qu'elles se marièrent quand même. M. Jos. Roy, né en 1819, épousa Jovite Richard (de Saint-Jean), dont il n'eut qu'un fils, Hilaire, né vers 1842, et qui n'a pas élevé de fils ; et une fille, Malvina, mariée à M. Alphonse Decelles, aussi de Saint-Jean. H épousa ensuite Philomêne Binette, en 1859, mais la perdit bientôt et n'en éleva pas d'en- fant. Remarié, le 4 janvier 1860, à Mlle Césarie Molleur, fille de J.-Bte Molleur, de Saint-Luc, il en eut plusieurs 1 On prononçait Jos. et non pas Djo. 136 HisToreE DE l'acadie enfants, dont Arthur, Henri, Arcade, Hector, Marie, Caroline, et autres, qui vivent avec leur mère à New- Bedford, Etat de Massachussets, où les conduisit un grand revers de fortune. M. Roy \' mourut lui-même en 1898, et y fut inhume. Il avait été capitaine de milice comme son père. Mme JOSEPH H. ROY Née Césarie Molleur CONCLUSION Nous avons suivi L'Acadie à peu près dans toutes ses phases, il nous faut maintenant prendre congé de nos lecteurs et finir. Nous avons vu accourir aux bords ombragés de la Petite-Rivière de Montréal des Canadiens attirés par la richesse du sol et la beauté du site ; de pauvres exilés désireux de s'y créer une patrie nouvelle ; d'anciens soldats qui avaient besoin de repos ; des générations nouvelles apparaître un instant sur la scène du monde, et disparaître presque aussitôt ; douze évêques, quinze curés, et beaucoup d'autres prêtres, envoyés du Ciel, pour enseigner à la nouvelle famille acadienne le chemin qui peut y conduire. Tous ces individus et toutes ces familles ont eu une mission à remplir dans la paroisse, et ce sont les mouvements de toutes ces générations et de tous ces hommes qui ont fourni la matière de notre histoire. Nous laissons à nos lecteurs le soin d'assigner aux divers événements, qui se sont déroulés dans la paroisse, les efffets et les causes qui leur conviennent 138 COXCLUSIOX leur rappelant seulement que si Thomme s'agite c*est Dieu qui le mène, et que pour ceux qui Taiment, tout peut se changer en bien. Pour nous, à la pensée de tous ces individus, qui ont pu se croire quelque chose dans la paroisse, et qui ne sont déjà plus ; au souvenir de toutes ces familles opulentes, qui ont autrefois dominé sur elle, et qui en ont déjà entièrement, ou presque entièrement, disparu, et des 124 ans de la paroisse, qui se sont déjà enfuis pour ne plus revenir, nous ne pouvons nous empêcher de nous redire les paroles du Sage : ^^ Vanité des vanités, et tout n'est que vanité",^ et d*j ajouter celles de l'Imitation : ^^Si ce n'est aimer Dieu, et ne servir que lui seul.'- ^ Mais L'Acadie est une belle paroisse, qui a déjà bien mérité de F Eglise et de la Patrie. 1 Ecdda. 12. 2 Lib I — Cap, I — V. 3. APPENDICE Note A Contrat d*une concession à Jean MoreaUy en 1770, par le révérend Père P. R, Floquet, Jésuite " PAR DEVANT les notaires royaux de la province de " Québec, résidant à Montréal, soussignés^ fut présent le très " révérend Père Pierre-René Floquet^ supérieur de la résidence " des révérends Pères Jésuites de Montréal, seigneur de la " Prairie de la Magdeleine. " Lequel a, par ces présentes, volontairement baillé et " concédé, à titre de cens et rentes foncières et seigneuriales, " et non rachetables, promis et promet garantir de tous " troubles et empêchements généralement quelconques, à Jean " MoreaVf habitant de la Prairie, à ce présent et acceptant, " preneur pour lui, ses hoirs et ayans cause à T avenir, une " terre sise et située du côté du Nord- Ouest de la R''^ dite " de Montréal, de la contenance de trois arpents de front " sur vingt-quatre arpents ou environ de profondeur : "joignant, d'un côté, à la terre qu'occupe Alexis Brau\.. "sans que les Seig" sachent à quel titre; et, d'autre " côté, à J.-Bte Daunay ; d'un bout sur le devant à la " dite Rivière de Montréal, et, d'autre bout, par derrière, " aux terres du Ruisseau-du-Noyer ; ainsi que la dite terre " se poursuit, étend et comporte de toutes parts, et est bornée, " suivant le procès-verbal du sieur Gipoulon, arpenteur, en " date du dix-sept décembre dernier, présentement remis au " dit preneur. » 1 Alexis Brau était le père de Mmes Laurent et François Roy. 140 HISTOIRE PE l'aCADIE " La présente concession est ainsi faite à la charge, par " le dit preneur, ses hoirs et ajans cause, de payer, à compter " de la St-Martin prochaine, chaque année, un sol par chaque " arpent de terre en superficie, et un demi-minot de hlé " froment, hon et marchand, par chaque vingt arpents de " terre en superficie, le tout de rente foncière et seignenriale, *^ non rache table, argent de France, nonobstant tonte '* diminution d'espèces, et trois sols de cens pour toute la *■ concession : le dit cens portant droit de lods et ventes, " saisine et amende, quand le cas y écherra, suivant là " coutume de ce pays. ^* A la charge aussi, par le dit preneur, de déserter^ et " cultiver la dite terre, y tenir feu et lieu dans Tan et jour, ■* de donner du découvert à ses voisin s, suivant les règle- ^' ments'; de souffrir, sur la dite concession, tous les chemins "et ponts, qui seront juges nécessaires à PutiUtê publique ; ** les faire et entretenir ; de faire moudre au moulin de la ^- dite Seig**-' tous les grains qu*il recueillera sur la dite conces- " sion, sans pouvoir les faire moudre ailleurs qu'en payant le ^* droit de mouture ordinaire/ " Se réservent, les dits Seig^® concédants, tous les bois " qui leur seront nécessaires sur la dite terre, tant pour les ■^ bâtiments du manoir seigneurial, églises, presb^'tères '' et moulins de la Seig**^, que pour leur rétablissement, " ainsi que pour la construction des vaisseaux. " Se réservent aussi, les dits Seig*® concédants, le droit de ■* retrait censuel, en cas de vente, soit du tout ou d'une " partie de la dite concession, en remboursant à Tacquéreur ■^ le prix de son acquisition, frais, mises et loyaux coûts. " Et sera tenu, le dit preneur, de fournir aux dits Seig '* 11 lie copie des présentes en bonne forme. ^ Déserter signifie enlever le bois et préparer la terre pour la culture^ - Donner du découvert signifie enlever le bois près des lignes mitoyennes de deux terres, de manière que l'ombre des arbres d*nn YOt^iin ne nuise pas à l'autre. " Pour jouir de ce droit, le seigneur devait avoir tin moulin hiinah i. e, capable de moudre en tout temps. APPENDICE 141 " Et si le dit preneur, ses hoirs et ajans cause, venaient ^* à manquer à une des clauses insérées en ces présentes, en " ce cas, il sera loisible aux dits Seig" de rentrer dans la " dite concession, dans l'état où elle sera alors, sans pour " ce garder, ni observer aucune forme, ni figure de procès. " Car ainsi etc., promet etc., oblige etc. " Fait et passé, au dit Montréal, l'an mil sept cent " soixante-dix, le dix-huit décembre avant midi, et a le dit " révérend Père Floquet signé, et le dit preneur a déclaré ne " savoir écrire, ni signer, de ce enquis. Lecture faite. " Ainsi signé à la minute : P. R. Floquet ; P^® Mézière,. "No''«, et nous, No'^ soussigné. (Signé) " A. Panet, No'^^ " Note B Contrat d'une concession à François Lanoue^ en 1T83, par îe sieur David Akxandre Grant de BlairândiCt consort de la baronne de Longucniî "PAR DEVANT les notaires de la province de Québec, resi- '^ dant à Montréal, soussignés^ fut présent messire David- " Alexandre Grant de BJa.irfindw^ êcujer, capitaine au 84ieiEe ^^ régiment de Sa Majesté, seigneur de la baronnie de Lon- " gueiiil et de la seigneurie de Belœil, et de leurs dépendances, " aussi bien que de toutes les rivières comprises dans les dites " Seigneuries, demeurant en son château de LongueuîL^ '' Lequel a reconnu avoir baillé et concédé, à titre de cens " et rentes seigneuriales, foncières, et non raclietables, dès " maintenant et à toujours, et promet de garantir de tous ^' troubles et empcchements généralenient quelconques, à ^* François Lnnout\ habitant demeurant en la baronnîe de " Longueuil, à ce présent et acceptant, preneur et retenant, ^ La cour seigneuriale créée par l'acte 18 Victoria — 1854 — dé- créta, dans sori rapportt que, depuis l'arrêt de ITll, les Seigneurs étaient oblij^és de concéder leurs terres, et qu'ils le devaient faire à titre de simple redevance; que ni la loi, ni l'usage, n'avait fixé le taux des cens et rentes, excepté dans le cas d'une concession faite par le gouverneur ou rîntendant sur le refus du Seigneur; que les Sei^ïneurs n'avaient aucun droit dans les rivières navigables, â moins qu*ils n'en eussent un titre spécial; que les rivières non navi- gables faisaient partie du domaine privé et suivaient la propriété en quelque main qu'elle passât, c|ne, sur les terres concédées, les rivières non navigables appartenaient aux censitaires, et que, dans ce cas, la réserve qui en était faite, était illégale, etc.* (Gahneau : Mist, ds Canada^ vol, 1, page 172, dernière édition.) APPENDICE 143 ^' au dit titte, pour lui, ses hoirs et ayans cause, à l'avenir, " savoir: " Une terre sise en la baronnie de Longueuil, de la ^* contenance de trois arpents de front sur trente arpents ^* de profondeur, prenant, par devant, au dit preneur; d'un '' côté, à René Cartier ; d'autre côté, à Pierre Trahant ; fai- ^' sant la continuation du dit preneur, ainsi que la dite terre *' se poursuit et comporte, que le dit preneur dit bien savoir '* et connaître, et en être content et satisfait : mouvant en ^' censive de la dite baronnie de Longueuil, et envers le domaine '* d'icelle chargée, par ces présentes, d^un sol tovmois par cha- '* que arpent de terre en superficie, et d'un minot de blé fro- '* ment, bon, sec, net, loyal et marchand, par chaque vingt *' arpents de terre en superficie ; et de cinq sols de cens ; le ^' dit blé, en nature ou en argent, à raison de six francs ou ^' livres par minot, au choix de mon dit sieur Seigneur. " Le tout de cens et rentes seigneuriales, payables chaque ^* an, dont le premier paiement écherra et se fera au onze ^' novembre prochain, et continuera, de là en avant, à pareil ^' terme, tant et aussi longtemps que le dit preneur sera ^* détenteur et propriétaire de toute (ou de partie de) la^dite ^' terre. Pareillement une journée de corvée avec chevaux et ^* voitures, et trois journées d'hommes par chaque... arpents ^' de terre en superficie. " Les dits cens portant profits de lods et ventes, défaut, *' saisine et amende, quand le cas y écherra, avec tous les ^' autres droits seigneuriaux, suivant la coutume. " La dite concession sujette aux moulins de la dite Sei- " gneurie, à peine de confiscation des grains et d'amendes "^' arbitraires, et de payer au dit Seigneur le droit de mouture '^^ des grains qu'il aurait fait moudre ailleurs, s' obligeant, le ^' dit preneur, pour lui, ses hoirs et ayans cause, à faire mou- " dre aux moulins de la dite seigneurie tous les grains qu'il ^* y recueillera. " Se réserve, mon dit sieur Seigneur, bailleur, droit de " retenue ou de retrait conventionnel ou casuel, par préférence " même aux parents Ugnagers, en cas de vente ou autre alié- 144 HISTOIRE DE L*ACADIE " nation éqtiipolente, de tout ou de partie de la dite terre, ^n "remboursant il l'acquéreur le coût principal de ladite " acquisition, mises et loyaux coûts. " Pour, de la terre sus-concédée, jouir, faire et disposer " par le dit preneur, ses dits hoirs et ayans cause, en pure '* roture et en toute proprictc, au moyen des présentes, sans ** par eux céder, donner, ou autrement aliéner le tout " ou partie de la dite terre, en aucune main-morte ni commu- " nautc, ni y mettre cens sur cens, et sans que ces présentes *' puissent nuire, ni préjudicier aux droits d'autrui et h ceux " de mon dit Seigrieur, bailleur^ k qui il sera loisible de preu- " dre. sur la dite terre, toute sorte de bois, de dénomination " quelconque, aussi bien que les pierres et autres matériaux " nécessaires pour la construction des églises, presbytères, ■* moulins et autres ouvrages publics, manoirs ou autres " maisons ou enclos sur les domaines de la dite seigneurie, ^* ainsi que pour les fermes du dit sieur Seigneur, sans du *' tout rien payer au dit preneur, ses dits hoirs et ayans " cause, lesquels, pnrcilk-nient, seront tenus de souflFrir et faire " sur la dite terre tous lee chemins et ponts que le dit sieur " Seigneur, k bailleur, jugera utiles et nécessaires, ou qui "pourront autrement être légalement ordonnés, et de les " entretenir en bon état, sans que le dit sieur Seigneur soit ** tenu d'y contribuer en rien. ^* SViblîge le preneur de ne point diviser la dite concession " en moins d'un arpent et demi de front, à moins de per- " nu:?sion cxprtsse et par éciît du dit sieur Seigneur, *' Trotnet et obliire le dit preneur de donner du découvert •^ à ses vaisins, au fur et à mesure qu4ls le demanderont, et de " clore mltox'ennement arec eux, sans pouvoir laisser courir ^' scîs animaux, ni pouvoir construire aucun moulin à seieetà " farine, ni autres moulins de quelque nature qn'ils puissent " être, se réservant également mon die sieur Seigneur tous '* terrains et places à ce nécessaires, et sans aucun dedomoia' ** gement. ^' Ht le sieur Seigneur, bailleur, se réserve tout le bois de " chcne ou autres bois de construction des vaisseaux, aussi APPENDICE 145 " bien que le bois de pin pour les mâts, avec défense aux " habitants de la dite seigneurie de transporter hors d'icelle " aucun bois de sciage, à peine etc. ; liberté néanmoins d'en " faire usage pour leurs besoins, sur leur dite terre seulement. " Pareillement se réserve le dit sieur Seigneur toutes les " mines, minières et minéraux, qui sont actuellement décou- " verts, ou qui pourraient ci-après se découvrir sur la dite " concession. " S'oblige et promet le dit preneur de tenir feu et Heu sur " la dite concession, sous Tan et jour de la date des présentes, " la travailler, cultiver et maintenir en bon état et calcul, " tellement que les dits cens et rentes, et autres droits et " devoirs ci-dessus stipulés, puissent s'y prendre et percevoir " chaque année, avec défense au dit preneur d'y vendre aucune " boisson, sans la permission par écrit du dit sieur Seigneur, '' bailleur, et autres autorités légales. ** A tout ce que dessus stipulé le dit preneur, pour lui, ses " hoirs et ayans cause, se soumet, promet et oblige bailler " et payer les dits cens et rentes à mon dit sieur Seigneur, " au lieu de sa recette, à son receveur ou agent dûment auto- " risé, chaque année. En paiement de la dite somme, outre " le privilège primitif acquis sur la dite terre, le dit preneur a " affecté, obligé et hypothéqué généralement ses biens présents " et à venir, une obligation ne dérogeant pas à l'autre. " Et si le dit preneur, ses dits hoirs et ayans cause, " manquaient à satisfaire au contenu ci-dessus, en ce cas " mon dit sieur Seigneur, bailleur, rentrera de plein droit " dans la dite terre, sans pour ce garder, ni observer, aucune ^' forme ni figure de procès ; ces présentes, néanmoins, demeu- " rant en leur force et vertu pour les arrérages des dits cens " et rentes lors dus et échus, et pour les dommages faits sur " la dite terre. " Fournira le dit preneur copie des présentes en bonne " forme, à ses frais et dépens, à mon sieur Seigneur, bailleur, " sous huit jours de la date d'icelle; comme aussi l'acquéreur " de la dite terre/^exhibera copie de son contrat à chaque " mutation. 146 HISTOIRE DE l'ACADIE " Car ainsi etc., Promettant etc., Obligeant etc., et Renon- " V^-ii^ c^^-i etc.. * " Fait et passé, à l'île Sainte-Hélène, Tan mil sept cent " quatre-vingt-trois, le six mars avant midi, et a mon dit " sieur Seigneur signé avec notaire, le dit preneur a déclaré " ne savoir écrire, et a fait sa marque ordinaire. Lecture '' faite. (Signé) " Frs Leguay, N. P. " Note C Acte de donation de la terre de la fabrique de L'Âcadie, -le 2 septembre 1782 y par Jacques Hébert '' PAR DEVANT le notaire du district de Montréal, rési- ^' dant à Chambly, et témoins soussignés, fut présent "Jacques Hébert, habitant de la baronnie de Longueuil, à ^* Tendroit vulgairement appelé la Petite-Cadie, sur la Petite- " Rivière-de-Montréal. " Lequel a, par ces présentes, et de son bon gré et vo- " lonté, cédé, quitté, transporté et délaissé, dès maintenant " et à toujours, et en toute propriété, aux habitants qui " composent la paroisse de cette partie de la dite baronnie "" de Longueuil, pour y construire une église paroissiale, un " presbytère, etc., ce acceptant par les sieurs Julien Piédalue, " Laurent Roy, Jacques Senésac et Dominique Bonneau, au " nom et comme syndics nommés par tous les habitants qui ^' composent la dite paroisse, à savoir : " Une pointe de terre, qui se trouve sur la devanture de ^' sa terre, contenant dix-sept arpents de terre en superficie, " sise en la dite baronnie de Longueuil, tenant, par devant, "*' à la dite Petite- Rivière-de-Montréal, et, par derrière, au " terrain du dit cédant ; d'un côté et d'autre, aussi à la dite " rivière ; ^ ainsi que le dit terrain se poursuit, étant et com- " porte, que les dits cessionnaires, au dit nom, disent bien " savoir et connaître, et disent être contents et satisfaits. " Le dit terrain franc et quitte de tous cens et rentes, et " droits seigneuriaux, tant du passé que de l'avenir, le dit 1 L'emplacement des église, presbytère et cimetière de L'Acadie •est une presqu'île. 148 HISTOIIE DE l'aCADIE " cédant en faisant son propre fait, et promet et s*oblige^ "tant pour lui, que pour ses hoirs et ayans cause, les " payer et acquitter au Seigneur de la dite seigneurie. ** Cette cession, transport et délaissement, ainsi faits par " le dit cédant à la fabrique de la dite paroisse, aux char- " ges, clauses et conditions suivantes : " Hue le dit Hébert cédant sera déchargé et nullement " tenu de contribuer en rien, pour la bâtisse de la dite église, " presb3'tcre, cimetière, etc., ce à quoi les dits s^^ndics, au *^ dit nom, l'en tiennent quitte et dûment déchargé, *^ Et que, pendant la vie du dit cédant et de sa femme, ils " auront un banc dans réghse, dont ils ne paieront pas de *' rentes, ni de façon du dit banc, ni entrée d*icelui : ce que '' les dits syndics, au dit nom, leur ont accordé. '^ Et aux charges, clauses et conditions ci-dessus, le dit *^ cédant a transporté tout et tel droit de propriété qu'il ^* pouvait avoir et prétendre sur le dît terrain ci-dessus cédé " et mentionné, dont il s^est flcssnisi\ démis et dévêtu^ pour ^' et au profit de la dite paroisse, voulant et consentant " qu'elle en soit mise et reçue en bonne possession et saisine " par qui il appartiendra. '* Car ainsi etc. ^- Fait et faî^sé au dit Chambly, en Tétude du dit no- *' taire, Tan mil sept cent quatre-vingt-deux, le deux du mois " de septembre, en présence des témoins, qui ont signé avec " le dit notaire, et le dit cédant et les S3^adics ont déclaré ne ^' savoir signer, de ce interpelles. lecture faite. (Signé) " CjIE VIGNY Ph. JoUIiEET " GieisÉ, N\ P. '' Note D LISTE DES OCCUPANTS DES BANCS EN 1836 La première rangée est accolée au mur du côté de rÉvan- gile, à partir de la chaire, sous laquelle il n*y avait pas encore de porte. Première rangée Nos 1 Pierre-Louis Girardin 2 François Déranleau, écr 3 Romain Boulay 4 Antoine Gamache , 5 Pierre Marcoux 6 Olivier Gagné 7 Joseph Dupuis 8 Vve Michel Morin 9 J.-Bte Bissonnette NOS 10 Aubin Paradis 11 Vve Joseph Maillpux 12 Etienne Bouchard 13 J.-Bte Derome, écr 14 Julien Girard 15 René Garand 16 Bénoni Charest 17 Joseph Thuot 18 Victor Dussault 19 Séraphin Bertrand Nos 20 Laurent Roy, écr 21 Joseph Boudreau 22 Vital Lefebvre 23 Pierre Roy, écr 24 J.-Bte Boudreau 25 Jos.-A. Sabatté 26 Michel Bourgeois 27 Laurent Archambeault 28 Charles Roy 29 Pierre Pinçonneau 2e rangée Nos 30 Ambroise Bourgeois 31 Joseph Trahan 32 François Patenaude 33 François Dupont 34 Isaac Lécuyer 35 Pierre Régnier 36 Antoine Marchesseau 37 Albert Tétreault 38 Michel Lamarre 39 Ant. Berthiaume Nos 3e rangée Nos 40 Vve François Roy 41 François Ranger 42 Joseph Auclair 43 Vve Dame Herse 150 HISTOIRE DE L'ACADIE Noa 44 Vve Louis Bouchard 45 François Paradis 4G J.-B. Simard 47 Noël Duval 48 Nicolas Grégoire 40 Alexandre Gervais 50 Yves Boudreau 51 Thomas Girard 4e Nos 60 Antoine Bissonnette 61 Vve Louis Decoigne 62 François Bourassa, écr 63 Denis Louprette, écr 64 Vve Théodore Bécliard 65 J,-Bte Rouîllier 66 Paul Commette 67 Claude G ranger 68 David Roy 69 Augustin Régnier Nos 52 Alexis Roy 53 Pascal Alercier 54 Henri Desprittces 55 Marcel Poissant 56 Vve Joseph Lamoureux 57 Pierre Montminy 58 Vve T, Antoine 59 François Noilet rangée 70 Philippe Bros seau 71 Augustin Cartier 72 Peter MacDearmott 73 Âmable Lamoureux 74 Godefroi Surprenant • 75 Etienne Boudreau, fils 76 J,-Bte Surprenant 77 François Fontaine 78 Lsaac Pîédalue 79 Joseph Morisseau ùe rangée Nofl 80 Joseph Rouillier 81 Major Constant Cartier 82 David Hébert 83 Vve Joseph Roy 84 M. le Curé 85 Vve Gl Duquet 86 Cap. Michel Bissonnette 87 Vve Olivier Hébert 88 Le docteur T* Quesnel 89 Fierre-H. Beaulieu 90 Éloi Roy 91 Pierre L'Heureux 92 Capitaine J.-Bte Paradis 93 Charles Paradis 94 Éloi Mercier 95 Michel Lamoureux 96 François L'Hemelin 97 Pierre Fordet 98 (Non vendu par oubli.) Ge rangée Nos Banc du seigneur 100 Raphaël Cardinal Banc-d*œuv. adossé au murlOI Théodore Béchard APPENDICE 151 Nos 102 François Brouillet 103 Michel St-Jean 104 Vve Joseph Boudreault 105 Eusèbe Dupont 106 Louis Régnier 107 Henri Thibodeau 108 Joseph Richard Nos 116 Laurent Roy Nos 109 Michaël Dunn 110 J.-Bte Brosseau 111 Jacques Boucher 112 Joseph Beaudin 113 J.-Bte Dubé 114 Abraham Falcon 115 Joseph Lécuyer Jubé Nos 138 fils de François 139 Henri Bourgeois Vve Henri Poirier 140 j..Bte Gagnon 117 118 J.-B. Plante 119 François Molleur 120 Charies Godreau 121 Abraham Girard 122 Michel Campbell 123 J.-Bte Régnier 124 J.-Bte Surprenant 125 Clément Lafaye^ 126 Louis St-Denis 127 Charles Plante 128 Pierre Landry 129 WalterTeri' 130 Julien St-Aubin 131 Louis Perron 132 Louis Toupin 133 (Oté) 134 Pierre Marchand 135 Joseph Héli 136 Louis Thérien 137 Pierre Boulay 141 Petit Michel Bourgeois 142 Albert Bourassa 143 Joseph Lanoue 144 André Bréard ' 145 Joseph Piédalue 146 Joseph Hébert dit Josine 147 Charles Dupuis 148 J.-Bte Paradis, fils 149 Dominique Trahan 150 Ant. Dumontet- Lagrandeur 151 Bénoni Comeau 152 Nicolas Doucet 153 Julien-J-Bte Roy 154 Michel Rémillard 155 Augustin Foumier 156 Jacob Normandin 157 Louis Poissant 158 François Mouette 159 Thomas Searl Banc des Suisses Nos Nos 1 Jacques Surprenant 2 Jacques Bouchard 3 Bénoni Charest 1 Lafaille ou Faille. 2 Thurl, peut^tre. LISTE DtîS OCCUPANTS UEA BAMCrî EN 1907 La première rangée est accolée au mur du côté de rÊvan- gile. On remarque, dans cette liste, que plusieitrs des occupants des bancs, eu 1907, sont les descendants des occupants des bancs de 1836. îî I --Nef 1 J.-Rte Denault L' Ivdouard Dénmleau H Bphreni De ra ni eau 4 Joseph Marsan r» Jules 1/ Heureux fi rhilippe Dérauleau 7 Josepli Dcranleau 5 J.-Hte Ik'land 1» Rcml DéiantI în Vitalien (jodin 1ère rangée 11 Médéric Pîédalue 12 Frank Perdais 13 Charles Degagne 14 Ephrem Berthiaume ]|5 Henri Picdalue 10 Zacharie Martin 1 7 Edouard Durin 18 Joseph Lécuyer 19 Vve Pierre- Alexis Roj 20 Pierre Berthiaume -ff r an if ce 21 lîdmond Lefebvre 22 Hu s tache Roy 2?i Narcisse Lîcchard 24 Alfred Déiand 25 M. le Curé 2\\ Cyrille Cra^^mon 27 Joseph Rémîllanl 2S l'.-V. Alaucotel 29 J,-Bte Déland 30 Joseph D âge n ai g ol Jo.sepli Tremblay 32 Jdseph Boucher 33 Lévi Toupin 34 David Lecuyer 35 Vve Médard Gêlineau 3G Toussaint Martin APPENDICE 153 37 Vve Absalon Piédalue 38 Wilfrid Senécal .39 Damase Senécal 3e 'Not 43 Sam-Philippe Brosseau 44 Israël Brunelle 45 Vve François Toupin 46 Noël Lécuyer 47 Moïse Brosseau 48 Maxime Coupai 49 Yitalien Godin 50 Hercule Brosseau 51 Joseph Déland 52 Joseph Guay 53 Jules Mesnard 40 Henri Déland 41 Ferdinand Bourgeois 42 Siméon Régnier ran^e Not 54 John McDonald 55 Henri L'Heureux 56 S.-W. Poitras 57 Idola Lamarre 58 Laurent Godin 59 Éphrem Bourassa 60 Ignace Gélineau 61 Éphrem Bourassa 62 Hilaire Berthiaume 63 Prosper Perdais 64 Anatole Tremblay 65 Adélard Paradis 66 Julien Déland 67 Laurent Godin 68 Amédée Séguin 69 Vve Laurent Godin 70 Émilien Brosseau 71 Hermas M or in 72 Hilaire Desnoyers 73 Henri Déland 74 Julien Déland 75 J.-Bte Brault Nos 87 Narcisse Viens 88 Onésime Dupuis 89 Joseph Morin 90 J.-Bte Godin 91 Médard Leblanc 4e rangée 76 J.-Bte Rémillard 77 Alphonse L'Heureux 78 Isaïe Lcmieux 79 Joseph L'Heureux 80 Joseph L'Heureux 81 Narcisse Bourassa 82 Joseph Dépelteau 83 Joseph Lucier 84 Pierre Senécal 85 David Senécal 86 Hector Martin 5e rangée Nos 92 Joseph Béchard 93 J.-Bte Godin 94 Maxime Coupai 95 Léon Gagnon 96 Charles Comeau 154 HISTOIRE DE L ACADÏE 97 Joseph Gagné 98 Philippe Déranleau 99 Wiibrod Fontaioe 100 Elzéar Bourasîia 101 Ekéar Bourassa 103 Auguste Marsan 104 Joseph-Israël Brunell 105 Edouard Binette 106 Arsène Brault 107 Samuel Brosseau 102 Yve Isaïe Berthiaume 108 Moïse Brosseau Marguilliers 109 J.-Bte Toupin 110 Israël Circé 111 J.-Bte Rémillard, juûior 112 Vvc Israël Berthiaume 113 Êmiîe Brault 114 Amédée Brault 115 J,-Bte Toupin 116 Moïse Patenaude 117 Joseph Toupin 118 Hîlaire Desnoyers Oe rangée Nos 119 Israël Brunelle 120 Hector L'Heureux 121 Arthur Lécuyer 122 Narcisse Oranger 123 Narci sse Gr an ger 124 Emile Brault 125 Jacques Remillard 126 Francis Perdais 127 J.-Bte Morm 128 Narcisse Morin 129 Absalon Brosseau Narcisse Oranger Banc des Suisses Yve Isaîe Berthiatime Bénoni Berthiaume Banc fies Fonts François Roy § n — JUBÉ à partir du côté de T Évangile Wiibrod Fontaine François Godrcau Yve Joseph Marsan Arsène Lccujer Yve Julien Bourgeois Jules U Heureux Jules Mesnard Moïse Roy J.-Bte Dextrader Porlier Martin Vve Médard Gclineau Alfred Baîllargeon Charles Dépelteau Vve Pierre- Laurent Roy Marc Bourassa Yve John Dextrader APPENDICE 15S Lucien Boulé Arsène L'Heureux Eusèbe Perron Narcisse Bourassa Henri BiK)sseau Eustache Roy Moïse Béchard Vital Ouimet Hilaire Senécal Noël Lecuyer Aimé Lecuyer Médard Leblanc Charles Gélineau Philippe Favreau Ernest Lemieux Wilfrid Lemieux Médard Leblanc Porlier Martin Liste des 225 personnes qui ont été confirmées à UAcadie, en 1787^ par Mgr Jean-François Hubert, évoque d'Almire et coadjutenr de î'Évêqac de Québec, (Nous avons suivi T or tîio graphe des registres. ) Marie Lanoue Charles Granger Marguerite Dinel Marie- Anne Ménard Pierre Landry J,-Bte Babin Jean Mercier Magddeine Brun Marie- Franc aise Oligny Louise OHgny Pierre Noël Terrien Marie Gamaehe Eloî Mercier Nathalie Comme au Marie Ursule Jordan T h om as D ' A u na y Hippolyte D'Auna}^ Jos,-Quirique D'Anna}- Françoise-Rose Bro ^ Josephtp Babin J.-Bte Montsénis Jacques Surprenant Susanne Lanctôt Joseph Rémillard Pierre Jourdonet Nicolas Marchand J. -Baptiste Cyr Yves Boudreau François Herteau François Falcon Nicolas Garant Joseph St-Antoioe Michel Montmény Marie-Marguerite Rémillard Marie Jourdonet Marie Dorotliée Josepbte Laporte Catherine Dupuis Marie- Clôt il de Rémillard Marié-Joseplité Robert Rose Boudreau J ose pli F orgues Marie-Anne Poirier Marie-Agathe Rémillard M ar i e- A Ti n e Du mas "' Catherine Lacroix Marie-Anne Denigé Charlotte Lariviere C ath er ine S t- A nt oîne J.-Bte Perron Zacharie Godefroi Perron Marie-Reine Rémillard Jean-Marie Rétnillard Louis Perron ^ Fratu^'oîse Rose Brot mariée h François Roy depuis 1778. - Les Dumas s'appelaient aussi Dcmcrs. APPENDICE 157 Rose Odet Marie Vermet Charles Laporte Marie-Anne Falcon Geneviève-Cécile Vailleur Marie-Anne Morisson Louis Guérin Joseph Bourgeois Marie-Geneviève Tremblay Marie-Rose Dupuis Josephte Vermet Joseph Vermet Antoine Vermet J.-B. Cardinal René Rémond Toussaint Saint-Antoine David Cyr André Rémillard J. -Baptiste Carron Magdeleine Fordais François Lanciau Marie Lacroix Louis-Marie Rémillard Marie-Anne Babin Marie-Josephte Dumas Alphonse Morin Félicite Lanoud Antoine Brosseau Amand Bro ^ J.-Baptiste Bécette Marie-Louise Chamberland Charles Terrien J.-Baptiste Moreau Rosalie Moreau J.-B. Morin Alexis Vailleur Marie Hébert François Richard Marie-Angélique Vermet Marie-Magdeleine Duglas J.-Baptiste Landry Antoine Êdouïn Godefroi Cartier François Constantineau Pierre-Hilaire Leblanc Marie-Catherine Granger Geneviève Édouin Pierre-Janvier Normandin Simon Babin Marie-Joseph Bro Elisabeth Dupuis Marguerite Trahant Marie-Marguerite Clouâtre Jean Lanoud Jean-Baptiste Colombe Marie- Catherine Landry Marie-Anne Dégnault Marie-Anne Bourg Marie-Louise Charretier Jeanne D'Albé Pierre Lanoud Anne Lanoud Nathalie Lanoud J.-Baptiste Terrien Jacques Cusson Magdeleine Dugat Marie Lanciau Pierre-Bonaventure Gaudin Charles Boudreau Pierre Dégneau Jos.-Étienne Dumas Joseph Duquet ^ Amand Bro avait 47 ans. 158 HISTOIRE DE L ACADIB Marie-Martîie Mo net Louise Bros seau Marie-Charlotte Bourdeau Susanne Surprenant Marie- Au ne Lord Marie-Charlotte Odet Pierre Lanciau Marguerite Belliveau Ignace Berthîaume Jean Lanoud Anastasie Dupuis Joseph St Yves Alexis Côté Marie-Joseph te Glatue * Louis Bouchard Marie-Charlotte Senésac André Biais Paul'Giiérin Raphacl Moreau Simon Lafaillet Isabelle D\41bc Ludivise Granger Marie-Anne Marchand Marie Laroche Marie Batoiirné Marie-Marguerite Hébert Ursule Fordais Magdeleine Tremblé Louis Terrien Joseph Oranger J.' Baptiste Hébert Mat burin Hébert J. -Baptiste Clouâtre André Lanciau Michel Lanoud Joseph Cyr Michel Lanoud Alexandre Landry Marie Landry Marguerite Cyr Joseph Landr}^ Marie- Anne Viau Magdeleine Landry Anne Landry Joseph Landry Josephte Gaudin Catherine Fordais Marie- Anne Fordais Augustin Yailleur Geneviève Lanoud Marie-Geneviève David Pierre M ai Houx-Landry Marie Lanoux François Pâlin dit Damonville Etienne Boudreau Marguerite Lan o ne Marie Granger Pierre Moleur François Moleur Alexis Moleur Alexis Richard Joseph Bro François L'Hèraelin Isabelle Roy Marie-Josephte L'Hèmelin Pierre Lanoud Joseph Lanoud François Michel Jean-Marie Dupuis Joseph Brosseau 1 Alexis Côté et Marie-Joseph te Gladu étaient mariés depuis le 27 octobre 1784. APPENDICE 159 J.-Baptiste Boudreau Pierre Hébert Pierre Michel François Brosseau Pierre Drossin-Leblanc Godefroi Odet Hypolite Bourassa François Botlrassa Marie Clouâtre Isabelle Boudreau Geneviève des Trois-Maisons Charlotte Moreau Anne Dupuis Marie-Louise Hébert Marie-Louise Tremblé Isabelle Marthe Hébert Esther Hébert Catherine Boudreau Marguerite Boudreau Charlotte Lebert Isabelle Landry J.-Baptiste Boudreau Joseph Lamarque Pierre Fordais Joseph Commeau Pierre-Gualbert Hébert Joseph Dupuis François des Trois-Maisons Jacques Hébert Isabelle Rhéaume Dominique Clouâtre J.-Baptiste Terrien Anne Granger Joseph Jordan Marguerite Guérin Marthe-Louise Bourdeau Marie-Geneviève Desqué Louise Robidoux Gabriel Des Trois-Maisons François Lanoud René-David Hébert Alexis Beauregard Pierre Dupuis Joseph Landry Charles Landry Marie Lanoud Joseph Boudreau Marguerite Lanoue Marguerite Hébert Marguerite Odet Marie-Anne Miny Magdeleine Cyr M^^-Marguerite Bourdeau M*^-Louise L'Hèmelin Josephte Babin Marguerite Paul Firmiii Lanoue François Lebert Norbert Dupuis — En tout 255. Nous avons presque partout suivi T orthographe de M. Lancto. On a dû remarquer que les noms de baptême sont tous des noms de saints ou de saintes, et de beaux noms. Nous avons aussi les noms de ceux qui ont été confirmés, à L*Acadie, en 1792 ; mais nous croyons qu'il serait oiseux d'en publier la liste. Parmi ces derniers noms, pourtant, comme dans la liste qui précède, beaucoup de gens, non seulement de L'Acadie, mais de toutes ses paroisses-filles, trouveraient sans doute les noms de leurs ancêtres. Note G Commission scolaire de Montréal en lBÛ5f et remarques sur les écoles Le 5 mai 1905, la commission scolaire de Montréal se composait de MM. X.-A. Troie, f< s. s., curé de Notre-Dame, Martin Callaghao^ p. s, s., curé de Saint-Patrice, et Philippe Perrier, prêtre de TarchevC-ché, nommés par l'ArclieYêqHe de Montréal ; de MM, Semple^ Piché, et Martineau, nommés par le lientenaot-gouverneur en conseil ; et de MM. Laporte, maire, Vallieres et Gallerj, échevins, nommés par le conseil de la ville. (Ln Patrie, 5 mai 19Cï5.) On peut juger de ce que valent les écoles primaires de la campagne, sans prêtres commissaîres fx-oiSVjo, par ce que vaudraient celles de Montréal, s'il n'y avait pas trois prêtres légalement placés au sein de la commission scolaire. Et pourtant, cette ville possède un plus fort noyau d'hommes instruits, que n'en possèdent les campagnes, proportion gardée du chiffre de la population. L'inspection des écoles, surtout depuis qu^elIe est réduite à une seule visite par année, nous paraît d'aucune utilité pratique, bien qu'elle coûte à la province une quarantaine de milliers de piastres annuellement. De même, les conférences aux maîtres et maîtresses des écoles primaires, qui sont censées remplacer une des visites d'inspection, nous paraissent aussi n'avoir aucun résultat sérieux. C'est plutôt un examen annuel qu'il faudrait faire subir au personnel enseignant. Note H Courte /généalogie de la famille Brault, de VAcadie Pierre Brault La souche de cette famille acadienne a été Pierre Brault, baptisé en 1670, et marié, en Acadie, en 1702, à Anne Le- blanc. T Joseph Brault Leur fils, qui a continué leur lignée, s'appelait Joseph. Il avait été baptisé en 1715, et avait épousé Elisabeth Thibo- deau. II Amand Brault Leur fils, qui était âgé de quinze ans, lors de la grande dispersion des Acadiens, et qui est venu s'établir à la Petite- Rivière-de-Montréal , où il a joui de la considération de ses co-paroissiens, et où il a fait souche, avait été baptisé, en 1740, sous le nom d'Amand, et avait épousé en 1767, Marie- Madeleine Dupuis, qui fut baptisée en 1741. L'épouse mourut en 1793, et l'époux en 1810. III Charles Brault ' Leur fils, qui a conservé leur sang et le nom famiUal, à L' Acadie, s'appelait Charles. Il avait été baptisé en 1782, et avait, en 1803, épousé Marguerite Béchard, fille de Théo- dore Béchard, baptisée en 1784. Elle mourut en 1820, avant son époux, qui mourut lui-même en 1848. 162 HISTOIRE DE l'aCADIB IV Narcisse Bbault Leur fils, Narcisse Braiilt, qui a été si longtemps maître- chantre, à L' Acadie, était né en 1815, et avait épouse, en 1834, Marie Toupin, baptisée en 1817, fille de Louis Toupiû et de Josephte Dépelteau. L'épouse mourut en 1901, et Tcpoux en 1904, Ce sont les père et mère du suivant. Jean-Baptiste Brault Leur fils, Jean-Baptiste Brault, cultivateur, de L* Acadie, ne en 1848, épousa, en 1865, Mlle Emma Pichette (fille d'Oli- vier Picliette et de Pélagie Robert), née en 1842, et décédée en 1884.' 1 Nous avoQs aussi beaucoup de notes généalogiquea sur les familles Bfosseau, Bourassa, Simard, Dépelteau, Gagnon, Para- diSf etc. TABLE DES MATIERES PAOB8 Avant-propos Chapitres 1 ... «... . 7 I- - Abrégé de la Yie de sainte Mar- guerite d'Ecosse .... 11 » II- - Noms et description de L'Acadîe 23 » III- - La Colonisation de L'Acadie 27 » lY- -L'érection de la Paroisse et ses démembrements .... 35 § I — Saint-Luc .... 38 § rf — Saint-Cyprien 39 § m — Saint -Jacques - le - Mineur 41 § lY — Saint-Biaise .... 42 » V- — Les Syndics et le premier pres- bytère 44 » YI- -La Fabrique et les.Marguilliers 49 » VII- - L'Église de L'Acadie . 56 » YIII ■ — Le Presbytère actuel, le Calvaire et, les remises .... 62 » IX- - Les Curés de L'Acadie 66 § I — M. Chauvaux . 66 § II — M. Lancto 67 § m — M. Paquin .... 69 § lY — M. Delisle 70 § Y — M. Crevier .... 71 § Yi — M. LaRocque . 71 § vu — M. Ricard .... 74 § Yiii — M. Brouillet . 74 § IX — M. Porlier .... 75 . § X — M. Robert 75 § XI — M. Brissette. 77 TABLE DES MATIERES Chapitres IX — Les Cures de L'Acadie (suite) § xu — M, Lapîerre . , .78 §xiir — M. Gaudet . . , 79 § XIV — M. Laforce . . ,80 § XV — M, Marsolais ... 80 ** X — Les Visites épiscopales à L*Acadie 81 ** XI — Les Écoles de L'Acadie . , . SB '* XII — Les plus anciens Marcbands et les Hommes de profession de UAcadiç 90 " XIII — Les Officiers et les Orgues de l'cglise de L'Acadie . , . 97 " XIV -La Cloche de L'Acadie . . 102 " XV — Les Enfants de L'Acadîe consacrés à Dieu 103 § 1 — Les E^rêtres .... 103 § H — Les Religieuses , , ,106 " XVI — Les Maires de UAcadie . . 112 " XVII — La Révolution de 1837 - 38 à L'Acadie 114 *' XVIII— Le Cimetière de L'Acadie . . 118 " XIX — Les Ancêtres de la famille Roy, de L'Acadie 123 " XX — Laurent Roy, souche de la bran- che aînce de la famille Roy, de UAcadie 127 " XXI^Fraoçois Ro^^ souche de la bran - che cadette de la famille Roy, de L'Acadie . . . . ,131 '* XXII — Joseph Roy, souche de la plus jeune branche de la famille Roy, de L^Acadie 134 CoxcLUsiox 137 Appendice , , 139 " Note A — Contrat d'une concession à Jean MoreaUj en 1770, par le R. P. R. Floquet, s.j. . . . .139 TABLB DBS MATIÈRES m Appendice (sn/te) paobs " Note B — Contrat d'une concession à Fran- çois Lanotte, en 1783, par le sieur D. A. Grant de Blairfindie . 142 " Note C — Donation de la terre de la fabrique deL' Acadie, le 2 septembre 1782, par Jacques Hébert . . 147 '' Note D — Occupants des bancs en 1836 . 149 " Note E — Occupants des bancs en 1907 . . 152 " Note F — Noms des personnes confirmées à L'Acadie en 1787. . . .156 " Note G — Remarques sur les écoles primaires 160 " Note H — Courte généalogie de la famille Brault, de L'Acadie . .161 TABLE DES GRAVURES Pages Mgr Charles LaRocque 3 S.A. Moreati, Ptre . . 11 Une rue du village de VAcadie 23 La Petite-Rivière-de-Montréal 24 L'église de Saint-Luc . 36 L'église de Saînt-Cyprien . 39 L'église de Saint-Jacques-le-Mineur 41 L*église de Saint-Biaise ...*,., 42 L'église de L'Aeadie 56 Le presbytère actuel de L*Acadie . . , * , 62 M. Tabbé Rémi Robert 66 M. Tabbé Joseph Brissette ....... 68 M. Fabbc Pierre-L. Lapierre 70 M. l'abbé Jean-Louis Gaudet ,...,. 74 M. l'abbé Charles Laforce 76 M. Tabbé Alexandre- Hercule Marsolais ... 78 Maison de M. Narcisse Brault. . . '. . . .90 M. et Mme Xarcisse Brault. ...... 92 Le R. Père Stanislas Brault, o, m. i. , . . . . 96 Le R. Père Joseph Brault, s. j y8 M. Tabbé Médard Bourassa ...... 100 Le R. Père /Vlcide Brosseau, o. f, p. , . . . 102 M. ral>bé Amédée Godin 104 Mère Maric-Léonie .106 M. Philippe Desranleau .....,., 112 Mme Philippe Desranîeau ....... 114 M. François Bourassa, M. P. 118 M. le chanoine Emile Roy 132 M, Joseph-H. Roy . 134 Mme Joseph-H. Roy 136 \ r